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CONTES ET NOUVELLES

La Brise ajouta : « Les noces de mon frère seront tristes, car Le Brochet, notre père, est bien malade. »

— « Le Brochet guérira, » répondit Le Destin, sans conviction, pour la consoler, car il venait d’apercevoir la farouche expression de désespoir, qui rendait plus sombres encore ses yeux sombres.

Et, pris de pitié, il ajouta : « Allons voir Le Brochet, peut être est-il possible de le soulager. »

— « Peut-être, » répéta la jeune Indienne. « Ce soir, quand l’astre-dieu descendra derrière les grands arbres, le Docteur de la nation viendra voir mon père et invoquer pour lui les manitous guérisseurs. »

Suivi des trois jeunes filles, Le Destin se dirigea vers la cabane où gisait Le Brochet, qu’il trouva rongé par une fièvre ardente, dont il ne pouvait comprendre la cause.

Courant à la rivière chercher de l’eau fraîche, le jeune homme s’efforça,