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Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (première édition).djvu/11

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Sur les feuilles d’or de l’automne
Si la lune renouvelait,
Une vaporeuse colonne
Au centre du lac s’élevait.
Ainsi marquait-il sa présence
L’esprit du lac Maniwokon.
Et tous ces peuples dans l’enfance
Ressentaient un trouble profond :
Car on racontait que plus d’une,
Répondant au vœu de l’amant
Qui, mystérieux, sur la dune,
Pour elle modulait son chant,
Avait déserté sa famille
Et s’en était allée, un soir,
Qu’on avait vu la pauvre fille
Dans le canot fatal s’asseoir ;
Puis, que, sans rameur et sans guide,
La pirogue avait disparu,
Que nul sillage sur l’eau fluide,
Après elle n’avait couru.
Mais, cette légende féérique,
Que croyait le peuple naïf,
Chez un brave amant véridique
Avait rendu l’amour pensif.
Et l’on redit la triste histoire
D’Ywosa, la fille d’un chef ;
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