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Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (première édition).djvu/14

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L’amitié du sauvage est telle :
L’ami doit venger son ami,
Ou le défunt, o loi cruelle,
Punit celui qui l’a trahi…
Et partout, on cherche, on appelle,
Homaba, le jeune guerrier.
On sait qu’hier, il eut querelle,
Et l’on désigne un meurtrier.
C’est Zicahota que l’on nomme,
Qu’a marqué le peuple rageur,
Et c’est lui qui, le mieux, en somme,
Cherche jaloux, sombre et vengeur.
Il connaît les lois de sa race
Et sait que sa vie est en jeu.
Pour trouver d’Homaba la trace
Il a trois jours et c’est fort peu.
Mais ayant deviné le rôle
Que l’infâme a si bien joué,
C’est au châtiment de ce drôle
Que Zicahota s’est voué,
Car Zicahota, qu’on accuse,
C’est le guerrier qu’aime YwosaOn
l’interroge, il se refuse
A divulguer ce qu’il osa.
Les pas ne laissent point d’empreinte
Dans les bois aux tapis moussu,
Zicahota poursuit sans crainte
Le sombre plan qu’il a conçu :
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