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Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (première édition).djvu/16

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Des lourdes branches, qui s’agitent,
Son oreille connaît le son,
Du ruisseau qui tout bas murmure
Il imite le clapotis….
Les bruits divers de la nature
Ses lèvres les ont tous appris.
Bientôt ses yeux dans les ténèbres
Ont su trouver ce qu’il voulait
Et vers les siens, juges funèbres,
Zicahota s’en revenait.
Après la longue randonnée
Dont il a caché le trajet,
A toute la foule étonnée
Il divulgue un hardi projet.
La curiosité s’avive

Et lorsqu’au ciel pâlit le jour,
Tout le village est sur la rive.
Zicahota vient à son tour.
Dédaignant la fureur des vagues,
Sans peur il pousse son canot.
Sous la lune deux formes vagues
Au loin se dessinent bientôt :
C’est Homaba, rameur habile,
Qui, là-bas, apparaît ainsi,
Et, près de lui, sombre et tranquille,
Ywosa semble à sa merci…
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