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Page:Montreuil - Les Rêves morts, 1927 (première édition).djvu/42

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REVE D’ANTAN
Avec des cœurs pareils, le bon Dieu nous traça
Des destins différents. Quand sur mon âme aimante
Un souffle bienfaisant de la tienne passa
J’errais sans m’arrêter, comme une onde mouvante ;
Dans l’éblouissement d’un somptueux décor,
Tu regardais au ciel se dessiner le rêve
Qui brillait à ton front déjà couronné d’or !
Ainsi tu m’apparus dans une fête brève…
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Tu me dis les projets éclos en ton cerveau,
Je cueillis saintement chaque mot de ta bouche ;
Ton esprit me fit lire en un livre nouveau
Et la nuit, je songeai longuement, sur ma couche…
Page trente-six

J’avais trop contemplé ton âme dans tes yeux.
Car, tandis que j’étais à ta voix attentive,
Ton doux regard rêveur et ton rire joyeux
Dès ce premier moment, m’avait faite captive.