Page:Moréas - Iphigénie, 1910.djvu/120

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nous n’avons réconfort que de ton amitié.
De t’appeler mon fils, j’ai perdu l’espérance,
mais sensible à ces cris qu’arrache ma souffrance,
ma fille évitera, héros, par ton secours,
l’infortuné trépas qui menace ses jours.
Contre un père odieux et sa lâche manie,
c’est toi l’asile, unique à mon Iphigénie.
Pour qu’elle implore aussi, héros, si tu le veux,
tu la verras bientôt apparaître à tes yeux,
et pleine d’assurance, et cependant encore
modeste sous ses traits que la pudeur colore.

ACHILLE


sans plus te tourmenter, confiante en ma foi,
garde bien d’amener ta fille devant moi.
Evitons d’encourir le blâme populaire.
Songe qu’un camp nombreux, dès longtemps au repos,
aime la calomnie et les méchants propos.
Tu m’auras pour soutien, priant ou sans prière ;