Page:Moréas - Iphigénie, 1910.djvu/130

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célébrait l’union
Iphigénie, hélas ! C’est pour une autre fête
où couleront des pleurs
que les Grecs vont mêler les boucles de la tête
d’un chapelet de fleurs.
Telle, en riche apparat, victime couronnée,
pour désarmer le ciel,
une pure génisse à la peau tachetée
s’approche de l’autel.
Noble vierge d’Argos, dans la verte prairie,
près des courantes eaux,
au milieu des bouviers tu ne fus pas nourrie
au son des chalumeaux.
Tu croissais sage et belle, une reine ta mère
avec un soin jaloux
t’élevait pour te voir dans le palais prospère
d’un prince ton époux.
Et pourtant, ô malice où le monde s’obstine !
Une brutale main
avec le fer aigu fera de ta poitrine