Page:Moréas - Iphigénie, 1910.djvu/145

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arme l’un contre l’autre et la femme et l’époux,
le père et ses enfants, et brise les plus doux
liens de la nature.

AGAMEMNON


exécrable aux mortels et des dieux oublié,
du sang de mes enfants je n’aurais pas pitié ?
Dans ma propre maison, je choisis des victimes
et pour un peu d’éclat je commets de grands crimes ?
Femme, détrompe-toi : de mes brillants honneurs,
plus ferme j’affrontai les charmes suborneurs.
Ah ! Le ciel qui nous perd a vu sur ce rivage
lutter et succomber mon malheureux courage ;
car qui peut retenir ces rois armés d’airain
et taire la rumeur de ces soldats sans frein ?
Ardents à naviguer, avec impatience
ils supportent des vents le calme et le silence.
Pour que les dieux, hélas ! Accordent de venger
l’injure que nous fait un barbare étranger,