Page:Moréas - Iphigénie, 1910.djvu/22

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des hommes malcontents nous viennent, de coutume,
changer un peu de miel en beaucoup d’amertume.

LE VIEILLARD


qu’un autre en soit touché : je blâme, quant à moi,
de semblables discours dans la bouche d’un roi.
Non, non, tu ne fus pas engendré par ton père
pour goûter tous les biens d’un sort toujours prospère.
Comme tu sens la joie, il te faudra souffrir.
La volonté des dieux, il la faudra subir ;
car mortel tu naquis.. mais un souci te presse :
ne t’ai-je vu tantôt te réveiller soudain ?
Tu fis briller la lampe et, soupirant sans cesse,
tu traçais cet écrit que tu tiens dans ta main.
Tu pleures, ô mon roi ! Quelle est donc ta souffrance ?
De ma fidélité tu connais la constance.
Parle.

AGAMEMNON


ô race d’Atrée, ô sang trop malheureux !