Page:Moréas - Iphigénie, 1910.djvu/69

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Oreste de sa couche et me le remettez.
(Tenant Oreste dans ses bras.)
O fils d’Agamemnon, eh, quoi, tu dors ? écoute…
Le mouvement du char l’a fatigué sans doute.
Ouvre, ouvre, mon enfant, tes yeux pleins de douceur,
Ouvre-les et souris aux noces de ta sœur.
Cher Oreste, déjà noble par ta naissance,
Tu t’ennoblis encor d’une illustre alliance.
Car le fils de Thétis par son bras valeureux
Comme par son grand cœur se rend égal aux dieux.
(A Iphigénie.)
O le rare ornement de ta maison prospère,
Ma belle Iphigénie, ah ! viens, et plaçons-nous
L’une tout près de l’autre, ô ma fille, et que tous
Disent en nous voyant : C’est une heureuse mère !…
O ma fille, déjà se hâte le destin
A nous combler de dons qui n’auront point de fin :
Je vois de ce côté porter ses pas rapides
Ton père, mon époux, la gloire des Atrides.