Aller au contenu

Page:Moréas - Poèmes et Sylves, 1907.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


VII

Sœur de Phébus charmante,
qui veilles sur les flots, je pleure et je lamente,
et je me suis meurtri avec mes propres traits.
Qu’avais-je à m’enquérir d’Eros, fils de la terre !
Eros, fils de Vénus, me possède à jamais.
Guidant ta course solitaire,
lune, tu compatis à mon triste souci.
ô lune, je le sais, non, tu n’as pas, vénale,
à Pan barbu livré ta couche virginale,
mais les feux doux-amers te renflammant aussi
par les yeux d’un berger dans sa jeunesse tendre
sur le mont carien tu as voulu descendre.