Page:Moréas - Poèmes et Sylves, 1907.djvu/188

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ni la rive abordé’de la troyenne proue,
ni l’ombreuse Tibur, et ni l’heureux coteau
où, charmé sous la voix du cygne de Mantoue,
tel la source au cheval parla le Mincio,
ne surent plaire au cœur des muses et des grâces
ainsi que tu le fais, ô dorée Provence !
Jaufred, Arnaud Daniel
au style doux comme miel,
Pierre qui sentis la darde
de la belle Nesmengarde,
l’autre Arnaud qui n’eus soulas
de la dame de Bourlas,
Bernard, Anselme, Folquette
qui capucin te rendis,
et Raimbaud que de Phanette
rimas en aubes et dits :
votre vertu, de l’arbre du Pénée,
aux champs d’Elise soit à jamais couronnée,
aimables provençaux par qui sut bien les sons,
mignardement sonnés, des jeux et des tensons,