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AMOUR DEPUIS CES SOIRS




Amour, depuis ces soirs que parfume l’été,
Tire l’arc contre moi d’une grand’ cruauté.
Les plus sages conseils, Clarisse, sont déçus.
A peine de mes yeux tes yeux sont aperçus,
Je brûle comme fait la torche secouée.
Sentant bon les onguents, et la taille nouée
De pourpre, et d’or le cou, viens… Mais non, tu serais
Sans ceston ni collier encore plus parfaite !
Arrange tes cheveux sur le haut de ta tête…
Le seul fard de l’amour embellira tes traits.