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Page:Moréas - Poèmes et Sylves, 1907.djvu/228

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Je me souviens des jours que mon jeune printemps
ses brillantes couleurs remirait aux étangs,
que par le doux métier que je faisais paraître
dessus les chalumeaux,
je contentais le cœur du laboureur champêtre
courbé sur ses travaux.
Mais la Naïade amie, à ses bords que j’évite,
hélas ! Ne trouve plus l’empreinte de mes pieds,
car c’est le pâle buis que mon visage imite,
et cette triste fleur des jaunes violiers.
Chère flûte, roseaux où je gonflais ma joue,
délices de mes doigts, ma force et ma gaîté,
maintenant tu te plains : au vent qui le secoue
inutile rameau que la sève a quitté.