Page:Moréas - Poèmes et Sylves, 1907.djvu/240

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Entends les cris du dieu ! Sous son bras redouté
se cabrent les chevaux qui craignent la clarté,
rompant sous leurs sabots et roseau qui s’incline
aux marais paresseux que nourrit Camarine.
Dans ses grottes gémit Henna, mère des fleurs,
et Cyane ses eaux fait croître de ses pleurs.
Parmi les pâles morts bientôt tu seras reine,
ô fille de Cérès, et Junon souterraine.
Ainsi, toujours la vie et ses tristes travaux
troubleront le néant dans la paix des tombeaux,
et désormais en vain les ombres malheureuses
puiseront du Léthé les ondes oublieuses.