Page:Moréas - Poèmes et Sylves, 1907.djvu/59

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II

Je suis le guerrier qui taille
à grands coups d’épée dans la bataille ;
son œil est clair et son bras prompt à férir.
Hélas ! Il va mourir ;
car sous la dure maille
par un trou hideux goutte à goutte
fuit tout son sang et sa vie toute.
Je suis le pauvre chevalier qui vendit son âme
au diable-honte et diffame-
pour de l’or pipé sitôt.