Page:Moréas - Réflexions sur quelques poètes, 1912.djvu/290

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OSSIAN



Baoup Lormian s’écriait vers 1809 : Les Dieux de la Grèce ont vieilli ! Il adaptait donc comme il pouvait Ossian, alors tout battant neuf, et, dans un Discours préliminaire plein de fougue et d’absurdité, il affirmait : que les Grecs avaient créé leur mythologie comme un divertissement.



Comme ce Campenon qui fut Tami de Ducis le tragique, comme plus d’un parmi les jeunes poètes au déclin du xviii’siècle, Baour-Lormian annonçait déjà, en quelque façon, le romantisme futur. C’étaient encore, il est vraijes belles manières classiques, mais affadies et ne recouvrant un semblant d’énergie que par le geste et l’accent de la naïveté barbare.

Lormian, auteur médiocre, apparaissait toutefois dans ses essais osçianiques, avec un air