Page:Moréas - Trois Contes, 1921.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le petit garçon eut grande joie de cette promesse, et sa santé devint subitement meilleure.

Le lendemain, Monna Jeanne, accompagnée d’une dame, son amie, arrive, comme par hasard, à la métairie de Frédéric. Celui-ci travaillait dans son jardin. On l’appelle, il accourt et se montre plein d’étonnement. Mais tout de suite, il salue les dames en s’inclinant, et Monna Jeanne s’approche de bonne grâce et lui dit :

— Dieu vous garde, seigneur Frédéric, il faut que je vous récompense de votre longue amitié pour moi, et de toute votre peine. En effet, nous venons dîner avec vous privément.

— Madame, répondit Frédéric, il ne me souvient pas d’avoir eu le moindre déplaisir à cause de vous. Bien au contraire, si j’ai jamais valu quelque chose, je vous le dois, ainsi qu’à l’amitié que je vous ai portée.

Après ces mots, il mena humblement les