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Page:Moréas - Trois Contes, 1921.djvu/14

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— Frédéric m’aime depuis longtemps, et il n’a jamais eu seulement un regard de moi. Comment lui demander ce faucon, qui est un oiseau de prix ? Il faut avoir perdu le sens pour entreprendre de priver ce gentilhomme de ce qui fait toute sa consolation…

Allait-elle risquer l’entreprise ? Certes, elle était certaine du succès. Cependant, elle hésitait toujours, et sans répondre à son fils, elle demeurait pensive.

À la fin, l’amour maternel eut le dessus.

Monna Jeanne décide de contenter son fils. Elle fera taire les scrupules qui l’agitent : elle ira trouver Frédéric, elle obtiendra de lui l’oiseau précieux et l’apportera au malade.

— Mon fils, fait-elle, sois tranquille et pense seulement à te guérir. Écoute-moi, sans douter un instant de ce que je vais te dire : la première chose que je ferai demain matin, ce sera d’aller chercher le faucon et de te l’apporter.