Page:Moréas - Trois Contes, 1921.djvu/28

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Cependant, la mort étant chose peu plaisante, Octave continuait à remettre son funeste projet au lendemain.

— Ah ! se disait-il, si je pouvais l’oublier et la haïr.

Il y perdait sa peine, car tous les refus de la belle n’étaient que de l’huile sur sa flamme. Tellement que beaucoup de ses parents et de ses amis, estimant qu’à ce jeu il détruisait et sa santé et son bien, lui conseillèrent de quitter Ravenne et d’aller prendre, pour quelque temps, l’air de la campagne. De cette façon, pensaient-ils, son amour, peut-être, et certainement ses dépenses, diminueront.

Tout d’abord, Octave ne voulait rien entendre, mais, à la fin, pressé chaque jour davantage, il céda. Il choisit, à une petite distance de la ville, un endroit agréable : il y fit porter des pavillons avec des tapisseries et s’installa fort convenablement.

Là il invitait aujourd’hui les uns et demain