Page:Moréas - Trois Contes, 1921.djvu/41

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de fleurs : et elles étaient vêtues de lin léger, blanc comme neige. Celle qui allait la première portait sur ses épaules une paire de filets à pêcher qu’elle tenait avec sa main gauche, et dans la droite elle tenait un long bâton. L’autre qui venait après avait sur l’épaule gauche une poêle, et sous le bras de ce même côté, un petit fagot de bois, et à la main un trépied : et de l’autre main elle tenait un pot d’huile et un petit flambeau allumé.

Arrivées devant le roi, les deux damoiselles lui firent la révérence avec grand respect : puis elles s’approchèrent du vivier à l’endroit de l’entrée : et celle qui portait la poêle la posa par terre avec le reste de sa charge et prit le bâton que l’autre damoiselle tenait. Alors toutes deux entrèrent dans le vivier, et l’eau leur venait plus haut que la ceinture.

Un des serviteurs de messer Neri alluma promptement le feu, et ayant mis la poêle pleine d’huile sur le trépied, il attendit le poisson que les damoiselles allaient lui jeter.