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De La Vieille France

— Fils Louis, lorsque que tu auras mon héritage, tu pourras conduire une nombreuse armée et, passant par force les eaux de Gironde, détruire la race des païens et joindre leur terre à la nôtre. Si tu veux faire ainsi, couronne-toi. Mais si tu dois, aimant le péché, l’arrogance et les faux salaires, dépouiller la veuve et l’orphelin, cette couronne du Christ, ne la porte jamais.

Lorsque l’empereur eut cessé de parler, il regarda son fils et il vit bien qu’il baissait les yeux sans faire un pas. Alors, plein de courroux et de honte, il s’écria :

— Hélas ! hélas ! certes ce couard n’est pas sorti de mon sang. Qu’on lui tranche les cheveux et qu’il entre dans un couvent pour tirer les cordes et être