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Trois Nouveaux Contes

marguillier. Il en aura provende, afin qu’il ne mendie point.

Maint vaillant chevalier pleure à ce spectacle ; mais le comte Hernaut, homme orgueilleux et gonflé d’astuce, s’approche de l’empereur et l’entretient doucement :

— Droit empereur, fait-il, daignez me prêter l’oreille : messire votre fils est bien jeune ; il n’a que quinze ans. C’est cette faiblesse de l’âge qui le rend timide. Puisque votre plaisir est de quitter le souci du gouvernement, accordez-moi de m’en charger. Sans doute, dans trois ans, votre fils sera devenu preux et bon héritier, et lui rendrai volontiers, je le jure, ses terres et ses fiefs, ayant été embesogné de les accroître.