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Trois Nouveaux Contes

retiré en son palais, il appela son fils :

— Mon fils, lui dit-il, tu auras mon royaume à gouverner après ma mort qui approche. Souviens-toi que celui qui me hait ne t’aime point. Fils Louis, Dieu veut que les rois se fassent bons justiciers de leur peuple, et non ses oppresseurs. Il défend qu’ils n’attentent au patrimoine de l’enfant orphelin et aux quatre deniers de la femme veuve ; il aime qu’ils abattent les torts et les foulent à leurs pieds. Ô mon fis, si un homme pauvre s’adresse à toi pour se plaindre, ne lui montre pas un front dur et plein d’ennui, mais plutôt conseille-le doucement et pour l’amour de Dieu, fais droit à sa requête autant que cela est possible. Quant à l’ennemi orgueilleux, sois envers lui pareil au