Page:Moréas - Trois Nouveaux Contes de la vieille France, 1921.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
De La Vieille France

¶ III. Le fort Guillaume, le noble guerrier, mène à présent douze cents chevaliers, ceints de leurs épées d’acier fourbi, portant sur la coiffe le vert heaume lacé, et tous bien vêtus de blancs hauberts doubles. Et personne ne songe à épargner sa monture, car Guillaume avait fait crier par deux sergents qu’il rendrait un destrier à celui que perdrait un roussin. Or, ils allèrent tant que bientôt ils arrivèrent au milieu d’un bois touffu, qui croissait à peu de distance de la cité de Tours. Là, Guillaume, qui était aussi sage que vaillant, fit incontinent de ses forces quatre parts qu’il mit en embuscade, ayant soin de bien reconnaître les lieux.

— Ah ! fait Guillaume en raillant, qui veut être Roi de France ? Tel est