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TRAITE DES NOIRS.


justice que celle d’un innocent, de quelque couleur qu’il puisse être.

Cet ami de l’humanité n’a pu contenir son indignation à l’aspect du tableau de ces images horribles. « Je hais, s’écrie-t-il, je fuis l’espèce humaine, composée de victimes et de bourreaux ; et si elle ne doit pas devenir meilleure, puisse-t-elle s’anéantir. »

Loin de s’abandonner au découragement, quelquefois pourtant excusable, le philantrope doit redoubler d’efforts et ne jamais perdre de vue que) le triomphe du génie du mal ne saurait être que passager sur la terre ; l’esprit humain est en marche vers le terme de son amélioration, but que la Providence, ou la sagesse de Dieu lui assigne sur ce globe. Tous les obstacles, tels que l’amour de soi, la vanité, l’avarice et autres passions infernales lui opposent, peuvent bien l’arrêter un instant ; mais les efforts : réunis de tous les esprits du mal ne sauraient l’empêcher d’accomplir la tâche qui lui est imposée, et de parcourir la brillante carrière qui lui est ouverte.