PRÉFACE.
On a souvent fait un reproche aux écrivains
qui ont défendu la cause des Nègres de n’avoir
pas voyagé, et par conséquent d’être
peu instruits de ce qui se passe au-delà des
mers. On les accuse d’avoir adopté trop facilement
de vagues déclamations qui n’ont
aucun rapport avec ce qui arrive dans les
colonies. Voltaire, Raynal, Clarkson, Grégoire
et Wilberforce ne sont jamais sortis
d’Europe, disent les partisans de ce système
d’iniquités, que ces écrivains philantropes
sont parvenus à rendre odieux à l’univers.
L’auteur anonyme du Mémoire pour les colonies françaises, imprimé à la Martinique par M. Richard de Lucy, procureur du roi dans cette île, prétend que M. Laîné de Villevêque, l’une des personnes les mieux instruites de la topographie coloniale, n’a