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Page:Moréri - Grand dictionnaire historique, 1716 - vol. 1.djvu/23

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que vouloit dire le mot apparente ; mais ayant cherché dans Evagrius, cité au bas de l’Article, on trouva dans le Ch. XIII. du IV. Livre, que Ruffin & Hermogene firent avec les Perſes la paix nommée άπέραντον, c’eſt-à-dire, perpetuelle. Il y a aparence qu’on avoit écrit en Latin aperanta, & que les Correcteurs en ont fait enſuite apparente.

On a remarqué, ſur le mot de Conſtantin le Grand, une faute, que pluſieurs Hiſtoriens ont faite, pour s’être trop fiez à Euſebe, qui n’eſt qu’un flatteur, lors qu’il parle de ce Prince.

On a auſſi corrigé un endroit, dans l’Article de Coppenhaguen, que l’Auteur avoit repréſentée comme deux fois aſſiegée par Charles Guſtave, au lieu qu’elle ne le fut qu’une, en 1659. L’année précedente le Roi de Danemarc étonné des progrès de Guſtave avoit fait une paix honteuſe avec lui, ſans attendre d’être aſſiegé. Voyez l’ Introduction à l’Hiſoire de M. Pufendorf, Ch. IX. du Danemarc.

Outre ce qu’on a ajouté ſur l’Article de Corbulon, on a encore corrigé une groſſe faute qui y étoit. C’eſt que Corbulon étoit diviſé en deux Articles un peu diverſifiez, comme s’il ſe fût agi de deux perſonnes. Pour Wyck il y avoit auſſi Witex.

En parlant de Cordoue & nommant les perſonnes Illuſtres, qui y étoient nées, il y avoit les deux Seneques, le Poëte & le Philoſophe. On a mis le Rheteur, au lieu du Poëte, parce qu’on attribue quelques-unes des Tragedies, que nous avons, au Philoſophe ; & c’eſt ainſi que l’on parle ordinairement des deux Seneques, pour les diſtinguer.

Au lieu de Core, Levite fils d’Iſaac, de la tribu de Levi, on a mis Coré Levite fils d’Iſar.

On pourra voir ce qu’on a dit, ſur les Cornartiens & ſur les Corybantes. On a rayé ceux-là du nombre des Héretiques, & ôté ceux-ci de celui des Dieux.

Critolaus, Hiſtorien Grec avoit écrit, ſi l’on en croit le Sr. Moreri, un Ouvrage de ce qui ſe paſſa dans le Ciel. C’étoit un Ouvrage d’Aſtronomie, intitulé Phænomena, auſſi bien qu’un Poëme d’ Aratus, & qui regardoit peut-être le même ſujet. Voſſius, de qui nôtre Auteur a tiré ce qu’il en dit, a traduit à la marge ce mot par ceux-ci, ea quæ in cœlo viſuntur, & c’eſt ce que l’Auteur avoit tourné plaiſamment, ce qui ſe paſſa dans le Ciel.

Il donne, ſur le mot Cuama, des Cataractes au Nil, & dit que c’eſt ainſi qu’on nomme ſes Chutes. Il vouloit dire Catadupes, comme l’on a mis dans cette Edition, quoi qu’il ſoit veritable que quelques Auteurs anciens ont confondu ces mots.

Le dernier des Horaces, dont nôtre Auteur parle dans l’Article des Curiaces, ne feignit pas ſimplement d’ avoir peur, comme il le dit, mais de prendre la fuite, & c’eſt la ruſe dont il ſe ſervit pour ſéparer les Curiaces. C’eſt auſſi ce que l’on a ajoûté dans cette Edition.

Cromwel, Miniſtre d’Henri VIII. n’étoit pas Privé-ſeel de ce Prince, mais Garde du ſeau privé. Ce qui peut avoir cauſé cette faute, c’eſt qu’on appelle en Anglois cet Officier de la Couronne Lord Privy-ſeal, Seigneur ſeau-privé. Dans cet Article, comme par tout ailleurs, le Sr. Moreri avoit écrit Havart pour Howart, ce qui eſt très-different en Anglois, quoi que la prononciation de ces deux mots ne ſoit pas fort éloignée aux oreilles Françoiſes.

Damiete n’étoit pas la Tamaſis des Anciens, mais la Tamiatis ; ni la ville qu’on croit être Peluſe, & puis Eliopolis. Elle eſt vis-à-vis du lieu où étoit l’ancienne Peluſe, ce qui fait qu’on les confond. Heliopolis (& non Eliopolis étoit bien ſur le même bras du Nil, que Peluſe ; mais beaucoup plus haut, & dans un autre Nome, comme on le peut voir dans les Cartes de Ptolomée, qui étoit d’Alexandrie. Voyez auſſi Baudrand.

L’ Auteur dit, que le deſſein des ſept nobles Perſans de détrôner Smerdis fut heureuſement executé par Cambyſes, qui mourut peu de tems après. Aucun de ces ſept Seigneurs Perſans ne s’appelloit Cambyſe, & il n’en mourut point dans la conſpiration, qu’ils exécuterent contre Smerdis, comme on peut s’en aſſûrer, en liſant cette hiſftoire dans Herodote, & dans Juſtin. L’Auteur ſemble avoir confondu deux Hiſtoires enſemble. Il eſt vrai que Cambyſe fit tuer Smerdis, & qu’il mourut peu de tems après ; mais ces deux Perſans étoient freres, & fils de Cyrus. Cambyſe, ayant fait perir ſon frere Smerdis, mourut, & un faux Smerdis lui ſucceda, qui eſt celui dont il s’agit Il n’eſt pas vrai non plus, que Darius eût reçu une faveur de Syloſon, en paſſant en Ethiopie ; ce fut en Egypte, felon le rapport d’Herodote. On pourra voir ce qu’on a dit ſur Darius de Medie & ſur Deucalion ; mais dans ce ſecond Article, au lieu des marbres de Paros, renommez ſous le nom du Prince d’Arondel, on ne trouvera que les marbres du Comte d’Arondel.

Sur le mot de Deuteronome, le Sr. Moreri diſoit que les Hebreux nomment ce Livre : Elle haddebarim, c’eſt-à-dire, réitération ou récapitulation de la Loi, car ce que Dieu avoit ordonné dans le Levitique y eſt repeté &c. Mais Elle haddebarim, ſignifie ce ſont ici les paroles ; & ce ſont les premiers mots du Livre. Outre cela le ſeul Levitique n’eſt pas répeté dans le Deuteronome, mais encore ce qu’il y a dans l’Exode & dans les Nombres. Il eſt encore faux, que Joſué fit graver tout le Deuteronome ſur douze pierres, comme l’Auteur le diſoit.

L’Auteur, en parlant de Diodoré, que Ptolomée Soter appella Cronos, interprète ce mot, temporiſeur, comme lui reprochant qu’il lui fallait du tems pour répondre. Il ſemble avoir confondu Cronos avec Chronos, & comme ce dernier mot ſignifie le tems il a cru qu’un homme qu’on nommeroit ainſi devoit être en François un temporiſeur. C’eſt-là un effet de ſa bonne coûtume de n’avoir aucun égard aux H.

Il diſoit que Dordrecht étoit ſitué comme une Ile entre les rivieres de Meuſe &c. au lieu de dire, dans une Ile ; puiſque la ville de Dordrecht n’occupe pas toute l’Ile où elle eſt.

Dans le Supplément, il y avoit un nom hors de ſa place, pour avoir été mal écrit. Il y avoit Dutitius, au lieu de Dudithius, duquel le Sr. Moreri avoit déja parlé dans ſon ordre, & ſur de meilleurs Auteurs que n’eſt Maimbourg ; que l’on a trop suivi, dans le Supplément. C’eſt pourquoi on a effacé cet Article & l’on a corrigé ailleurs une faute ſemblable. C’eſt le mot Ancharius, qui étoit mal orthographié, & hors de ſa place.

En parlant d’ Ega, ville de Macedoine, il étoit dit que Pline lui donne un autre nom, ſelon Etienne de Bizance. Etienne, qui n’entendoit pas le Latin, n’a jamais cité Pline. Il y a apparence qu’on avoit omis ici une ligne.

Outre ce que l’on a ajoûté ſur le mot d’ Egypte, & que l’on trouvera entre des Crochets, on a effacé ces mots : les arbres les plus recherchez s’y trouvent preſque toûjours couverts de fruits (cela eſt faux) & celui du papier eſt aſſez commun ( c’eſt d’une eſpece de jonc, qu’on faiſoit le papier) les Grecs le nomment Bibles d’Egypte & on s’en ſervoit pour écrire. Et pour cet uſage, on coupoit le tronc de l’arbre en petites pieces. On a ſubſtitué à ces paroles, celles-ci : Le jonc dont on faiſoit le papier &c. Il étoit auſſi dit qu’Alexandrie étoit