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^EN. ZBP.

ment qu’il a foufiért le martyre fous l’Empire de Gallien , & qnc Ciint Greaoïre le Grand parie de lui comme d’un Martyr. Mais je fai aufli qu-avant le temsde Lipoman Evêque de Vérone, le Cierge de cette Ville ne faifoit l’Office de faint Zenon que comme d’un ContcUeur. Il peut même être arrivé qu’il fouffnt.fous Julien l’Apoilat ,avecd autres t’relats de fa Province. Quoi qu’il en foit , l’argument tu-e de famt AmbroUe cftbien prelTant. Il parle au même Siagre, en faveur d’une Vierge nommée indicia.oprimée par la calomnie ; & il lui dit que S. Zenon avoit aprouvé fa conduite ; Ut puellam Zcnonis fancU memortijudicto frobatam , ^c. Après cela j’eftime qu’il faut avouer que ce Saint, qui devoit être prédecelTeur de Siagre, vivoit dans le IV. Siècle ; ou qui y a eu deuxEvêques deVeron’edecenom ; cequmefauroit s établir. Le témoignage d’Onuphre.de Moljn & de quelques autres Auteurs peut confirmer ce fentiroent. On pourra confulter Saint Ambroiie , ep. 64 S. Grégoire, /i. 3. Dial. c. 19. Paul Ti{^zxt,mHi{l.Long.h.i.c.^i. Herman, in Chron. Onuphre , /i. 4- «• 6- ^Shel, T- ^- i’^i- j^^rs., Baronius, Molan., in Martyr. Sixte de Sienne j Bellarmin, folievin, Le Mire , Voffius , &c. ^ -, j ,. „

ZENON, Evêque de Tyr, affifta au premier Concile de Conttantinople. en 381. Il ordonna S.Jean Chryfollome Ledeur à Antiochc , dans l’abfence de Meletius, qui en étoit Patriarche, & Jia une amitie particulière avec lui. Il mourut vers l’an 384. Socrate dit fans tondement qu’il étoit Evêque de Jerufakm. * Socrate,//.6.< :. 3.Nicephore, li. 13. c. ^. r^ 1 ’

ZENON, Philofophe , natif de la Ville de Citium en Cypre, a été le Fondateur de la Sefle des Stoïciens. Elle reçût fon nom d’un Portique oîi ce Philofophe fe plût à difcourir publiquement dans Athènes. Il y vint par un naufrage qu’il réputa depuisfi avantageux, qu’on l’entendoit fouvent fe louer de la faveur des vents , qui l’avoient fi heureufement fait échouer dans le port de Pirée. On dit qu’un Oracle lui ayant recommandé la couleur des morts , il s’adonna à l’étude , interprétant ce qu’on lui avoit dit du teint pâle que contraôent ordinairement les Gens de Lettres. Il fut Auditeur de Cratès ; enfuite ayant compofé un Livre de la République, & divers autres Traitez , il fe vit fuivi de grand nombre dedifciples. Ils établiflbient la fouveraine félicité à vivre conformément à la nature , félon l’ufage delà droite Raifon. Cleanthe , ( hryiippe, & les autres fucceffeurs de Zenon fe font tellement attachez à cette maxime, qu’ils ont foûtenu qu’avec la vertu on pouvoit être heureux , au milieu même des tourmens,& ; nonobftant toutes les difgraces delà fortune. Ils ont parlé de Dieu, comme n’en reconnoiffant qu’un ; & Zenon foûtcnoit que les noms des autres lui apartenoient, comme des titres dont les Grecs avoient voulu marquer tous les diiferens effets de fa bonté & de fa puiflance. Mais avec ce lentiment,i !s font tombez dans une grande erreur , en foùtenant que Dieu n’ étoit autre chofe que l’Ame du Monde , qu’ils confideroient comme fon corps , & : les deux comme un Animal parfait. Us avoient encore des opinions affez erronées touchant leur Sage Jes biens & les Arts Libéraux. Nonobitant cela , il faut avouer qu’il y a eiffle grands Hommes dans cette Sede. On dit que Zenon s’étrangla de fes propres mains , après une chute. Ses difciples fe font maintenus dans cette liberté de fe faire mourir eux-mêmes. Eufebe met cette mort la CXXIX. Olympiade, vers l’an 490. de Rome.D :pgeneLaërce,//.7. Vitarum Philofiph Strabon , /(. 14. Ciceron , Aulu Celle , faint Auguftin , La Mothele Vayer,&c. Zenon difoit que fi un fagc ne devoir pas aimer, comme quelques-uns le foûtenoient, il n’y auroit rien de plus miferable que les belles , parce qu’elles ne feroient aimées que des lots ; Qu’une partie de la fcience confifte à ignorer les chofes , qui ne doivent pas être fûës ; Qu’un ami cil un autre nous-mêmes. I ! comparoir ceux qui parloient bien & quin’en faifoientpasmieux,àla monnoyc d’Alexandrie, qui étoit belle & qui étoit compofée de faux métal. Il difoit que peu de chofe donnoit la perfeiflion à un Ouvrage, quoique laperfedionne fût pas peu de chofe. Son valet s’ccriant .comme il le battoit pour un larcin , J’kois prédeftini à dérober ; t ? à être battu , ajoûta-t-il* Diogen. Laërce Suidas parle de divers autres Zendos. ZENON, Philofophe’ d’Elée , inventeur de la Dialeftique, & le même qui cracha fa langue contre le Tyran Nearche Ilétoiteneftime la LXX. Olympiade ; enfeignant qu’il y a plufieurs Mondes, qu’il n’y a point de vuide.que la nature de toutes chofes eft compofée de chaud , de froid, de fec & d’humide, & que l’ame eft compofée de toutes ces chofes. Diogene Laërce parle de lui , au Livre 9. deVit.Pmlofoph Scde fix autres , dont il n’a point donné la Vie. [On a corrigé quelque chefe dans cet article , félon la Critique de Mr. Bayle. ] ZENON, Moine célèbre dans le IV. Siècle, qui vivoit avec Pierre Galate,avec Sendre le Silentiaire & beaucoup d’autres Hermires , d.’os la retraite d’une montagne elcarpée qui eft dans la Syrie auprès d’Antioche. ’ Theodorct, /. 4. c. z6. Baron. Annal. 370. ZENON, natif de Cypre , enfeigna la Médecine à Alexandrie, dans le IV. Siede, & fut Maître d’Oiibafe, & de plufieurs autres favans hommes. Il étoit Chrétien, & fut néanmoins fort confideré de Julien l’Apoftat. Suidas dit qu’il étoit de Sardis , dans l’ Afie Mineure , & lui attribue plufieurs Livres. 11 y a aparence que c’eft le même , dont on voit des Ouvrages dans le Livre intitulé Medicins Principes.

  • Suidas.

ZFNOPOblS, Ville qui doit fon no^ à l’Empereur Zenon qui l’agrandit. Elle elî dans l’ancienne Pamphylie , laquelle étoit où eft maintenant la partie Occidentale de la Caramanie, Province delaNatolie dans l’Empire du Turc. Autrefois elleétoit Fpifcopalefousla Métropole de Seleucie. Il en eft fait mention dans le I. Concile de Conftantinople.

  • Porphyrogenn.

ZENOTHEMIS , Auteur Grec, eft cité par les Anciens, pour avoir écrit un Ouvrage où il parloit de ceux qui avoient quelque chofe de monftrueux. * Pline, / ;. 37. c. z. fclien, Hiji. Anim. ti. 17. c. 30. Tzetzes, Chil. 7. H ;72. 44.

ZEPH YRE , étoit un Dieu du Paganirme , que l’on croyoit favorifer la naiffance des fleurs & des fruits de la terre , par un foufRedoux& bénin, qui ranimoit la chaleur naturelle des plantes, & donnoit ainiila vie à toutes chofes : d’où vient que les Grecs l’appellerent Zephyri , c’eft-à-dire, en leur Langue,3» ; donne la vie , de ^«« , vie,& (fiftii porter. ZEP. ZER. ZET. ZEU.

On le reprefemoit ,fous la forme d’un beaujeunehomme, d’un airfort tendre ’ ay.mt fur fa tête une Couronne compofée de toute forte de fleurs. On difoit qu’il étoit fils de l’Aurore , & qu’il avoir aimé la Nymphe Chloris, à laquelle il avoit donné l’Empire ou la Sur -Intendance des fleurs ; car il elt certain que celle queles Romains appelloient Flore , étoit la même que les Grecs avoient appellée avant eux Chloris ; Chloris eram , qui Flora -vocor ,

dit Ovide au 5. Livre des Faftes. Zephyre eft aujourd’hui le nom d’un Vent qui foufRe du côté d’Occident , & qui eft extrêmement fain & agréable, favorifant la naiftance & l’accroiffement de tous les fruits ; jufques-là qu’on dit que le feul foufïle de ce Vent engendre de certains œufs qu’on appelle , à caufe de cela , œufs de Zephyre , Zephyriâ ova.

  • i’iine, Hift. Natur. l. ro. cha^i. 60. Aulu-Gelle, /. z. c. iz.

ZEPHYRIN , Pape Romain , fucceda à Viàor le 8. Août zoi. Il (e cacha , durant la perfecution excitée par Severe ; préférant le lalut de fon troupeau au défîr qu’il avoit de mourir pour JesusChrist : mais après la mort de Plautien, beau- père du Prince & le plus cruel ennemi des Chrétiens , il reprit l’exercice public de fes tondions. Ainfî , après avoir faintement gouverné l’Eglife durant 18. ans & 18. jours, il alla recevoir dans le Ciel la recompenfe des travaux foufFerts dans l’exercice de fa Charge, le z6. Août 119. On lui attribue deux EpîtresDccretales.

  • Anaftafe, Ciaconius, Platine, Du Chefne Se Papire Mafibii,i» Vit.

Pont. Baronius , in Annal. [ J. Pearfon croit qu’il fiegea depuis l’an CXCVII. jufqu’à l’an CCXVII. & H. Tiodwel , depuis l’an CXCV. jufqu’à l’an cfcXlV. de ’Rom. Pontif. fuccejfjone.’ ZERB US, (Gabriel) fameux Médecin , de Vérone en Italie, a pratiqué la Médecine avec beaucoup de fuccès , & : compofé plufieurs Ouvrages dont les plus confiderables font deux Traitez d’Anatomie , des Commentaires fur la Metaphyiique d’Ariftote ; un Traité du foin des vieillards , & un autre des précautions des Médecins. * Onuph. Patav. Antiq. Veron. l. 6.

ZERYNTHUS , eft un petit lieu, dans l’ifle de Samotbrace , apellée maintenant Samandrachi. Lycophron l’appelle Antrutn Canis. Et communément on le furnommel’Antreoula Cavcrncd’Hecaté.*Qvide, li. l. trift. Eleg. 9.

Inde levi vento Zerynthia littora naâla

Threiciam tetigit jeffa carina Samon.

ZETHE ou ZETHusjfils de Jupiter &d’Antiope,& frère d’Amphitryon, lequel ilaflilla pour bâtir la Ville de Thcbes.* Horace, !.£/ ;/ ?. ep. 17.

Z.ETHES & CALAIS, deux des Argonautes, fils aîlez,de Borée &d’Orithye,& très-adroits à tirer del’arc. Ayant été favorablementreçûs par Phinée , en leur voyage de Colchos , ils le délivrèrent des Harpyes qui gâtoientfes vi.indes.lors qu’il étoit prêt de prendre fon repas. Mais les ayant pourfuivies jufqu’aux Ifles Strophades, il leur fut fait commandement par Iris, delà part de Junon ,qu’ilsn’allafl’enrpasplusavant. Enfin ayant ofFenfé Hercule ,ils furent tuez par ce Demi- Dieu, & changer en ces vents qui précèdent la Canicule d’environ huit jours , c’eft pourquoi les Grecs les ontnommez /’roir(>we/, c’eft-à-dire, Avant coureurî.

  • Ovide, l 6. de fes Metam. Voyez Harpyes.

ZEUGITANfc.,païs de l’Afrique, fur la côte de la Mer Méditerranée, féparé de la Numidie,par le fleuve Tufca. C’eft maintenant une partie du Royaume d’Alger. On dit que les peuples de ce pa’is s’adonnoient à la Chiromancie , & que ces vagabonds , qu’on appelle Bohémiens ou Egyptiens, en font venus, les Allemands leur donnent un nom qui y a quelque raport, car ils les appellent Zigenui. Les premiers qui parurent en Allemagne vers l’an 141 7. étoient noirs, défigurez & mal vêtus. Ils menoient leurs femmes avec eux , avoient un Capitaine qu’ils honoroient beaucoup, & qui fe diftinguoit par la beauté des habits. Usfedifoient Egyptiens , chaftcz de leur païs , parce que leurs ancêtres avoient refufé de recevoir la fainte Vierge avec fon Fils, lorfque faint Jofeph les y amena ; & ils vouloient faire croire qu’ils étoient condamnez , fuivant l’ordre du Ciel , à expier leur crime par fept années de bannifiement, pendant lefquelles ils dévoient mener une vie vagabonde. Etant enfuite venus en France, ils feignirent que le Pape leur avoit ordonné cette pénitence publique , parce qu’ils avoieut renoncé à la Foi Chrérienne, poure !nbraflerla Religion de Mahomet ; & que cette pénitence de fept ans fe devoit continuer, par tous leurs defcendans. Quoi qu’il en foit, il fepeut faire, que ces vagabonds étant fortis de la Nubie & de ^^gypte fe foient infenliblement répandus dans les païs qui font aux ’ environs du Danube, d’où ils font venus par la ’rlongrie dans laBohëi me , où ils commencèrent à paroître , puis dans l’Allemagne , dans l’Italie , 8c dans la France : & que pailant par tous ces pais , ils ont joint à leur troupe, ceux qu’ils jugeoient capables de faire leur profeflîon. Quelques-uns afluroient qu’ils étoient defccndus des habitans de la Ville de Singare.dans la Mefopotamie, maintenant Atalib dansIeDiarbek, qui furent chalTez de leur païs par l’Empereur Julien l’Apoftat, et qui étoit une étrange impoflure. Ferdinand V. les bannit d’Efpagne, & du Brabant, en 1549. Charles IX. de la France , en 156t. & les Provinces-Unies, de leurs Etats, en 1582. leurs larcins, leurs vol ?, & leurs fortileges les rendant odieux à toutes les Nations. On voit de pareilles gens dans la Turquie , appeliez Torloques , qui en furent bannis parBajazet , en plufieurs endroits. * Aventin. Annal. i :b. 7. Pafquier , Sponde, Leuncl. Pand. Turc. Voëtius, Becmanus.

ZEUGMA étoit une Ville de la Syrie, fur l’Euphrate , où il y avoit un Pont, dont on voit encore quelques reftes. Elle aétéEpifcopale fous la Métropole d’Hierapolis, maintenant c’eft un bourg appelle Pont-de-Menbigz. On gardoit dans cette Ville une chaîne qui avoir fervi à retenir le Pont qu’Alexandre le Grand y avoit fait conftruire : & un cable , fait de farment & de lierre , que Sacchus avoit employé pour le même ufage. * Paufan. in Phoc. ?m li. Z4.[lly avoitauffi une Ville de ce nom , dans la Dace , que les uns prennent pour Coloftvar , & les autres pour Zabez, Villes de Tranffylvanie. Baudrand.’] [ZEUXIDAMUS, Lacedemomen,filsdeLeotychide,8^pered’Archidamus qui régna avec beaucoup de gloire, comme Plutarque le die