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supérieure que l’inférieure, étoient chacune d’une seule piéce. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDALVAHED BEN ABDALRAZAK, surnommé Khathib-Nessaovi, prédicateur musulman, de la ville de Nessa, en la province de Khorasan, est auteur d’un livre spirituel intitulé, Tage si keifiet al alage, c’est-à-dire, de la qualité des remédes de l’ame. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDALVAHED BEN ZEID, homme d’une vie religieuse & retirée, dont la sainteté est célébre parmi les Musulmans. Jafei a écrit sa vie dans les pages 5 & 6 de son histoire. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDAR, nom de l’officier du roi de Perse, qui lui sert de l’eau à boire, & qui la garde dans une cruche cachetée, de peur que l’on n’y mêle du poison. * Olearius, voyage de Perse.

ABDAS, évêque dans la Perse, vivoit du temps de l’empereur Théodose le jeune, & sous le regne d’Isdegerde, roi de Perse. Les Chrétiens jouissoient sous ce prince du libre exercice de leur religion, lorsqu’Abdas, animé d’un zèle, peut-être trop ardent, renversa l’un des temples consacrés au Feu. Le roi lui ordonna de le rétablir, sous peine de voir démolir toutes les églises des Chrétiens. L’évêque ayant rejetté cet ordre, auquel il croyoit ne pouvoir obéir sans crime, l’empereur ordonna qu’on le fît mourir, & qu’on rasât toutes les églises des Chrétiens. Ce prince livra ceux-ci aux Mages, qui allumerent contre eux une persécution très-cruelle, qui dura plus de trente années, & qui fut la source d’une longue guerre entre l’empire & les Perses. Socrate place l’origine de cette persécution, mais moins vraisemblablement que Theodoret, sous le roi Vararane, fils & successeur d’Isdegerde, qui mourut l’an de J.C. 420. * Theodoret, hist. eccles. l. 5 c. 39. Socrate, l. 7, c. 18. Nicephore, l. 14, c. 19. M. Bayle, dict. crit.

ABDASTRATE, quatriéme roi de Tyr, succéda à son pere Baleasar dans le royaume de Tyr, l’an 3735 de la période julienne, 979 avant J.C. regna neuf ans, & fut tué à l’âge de vingt-neuf ans par les enfans de sa nourrice, dont l’un lui succéda. * Josephe contra Appion, l. 1.

ABDECALLAS, martyr, souffrit avec Simon, évêque de Séleucie & de Ctésiphonte, sous le regne de Sapor, roi de Perse, grand ennemi des Chrétiens. Hist. trip. liv. III. ch. 6.

ABDEGASUS, general des armées d’Artabane, roi des Parthes. L’envie qu’il conçut contre le vaillant Aniléus, lui fit concevoir le dessein de le tuer ; mais son maître l’empêcha de commettre une action si lâche & si indigne d’un homme d’honneur. * Josephe, liv. XVIII. ch. 12. des antiquités.

ABDELARIS ou ABDALLATHIF, grand kan des Tartares Usbecks, fils d’Abdallathif, étoit le dernier de la race de Genghis-Khan, descendu de ce fameux Tamerlan, qui fit trembler l’empire des Ottomans. Abdelaris mourut l’an 948 de l’hégire. * Texeira, hist. des rois de Perse, liv. 2, ch. 58. D’Herbelot, bibliothéque orient.

ABDEL-CADER, sixiéme roi de Maroc, de la race des Almohades, succéda à son neveu Céyed Barrax en 1213 de J.C. & de l’hégire 610, mais il fut obligé de partager l’empire avec d’autres de ses parens, ce qui fit naître plusieurs souverains. Ces princes Almohades perdirent une bataille contre Abdulach qui s’étoit fait proclamer roi de Fez ; & Abdel-Cader fut tué dans Segelmesse, ville de Numidie, par un des chefs de Mahamet Budobuz, oncle de Céyed, qui prétendoit à la couronne. * Marmol, de l’Afrique, liv. 2. Garibai, liv. 26. J. Leon. part. 1.

ABDELMELIK, cherchez ABDULMALIC.

ABDELMESSIAS, patriarche d’Egypte, publia une profession de foi, & une députation au pape Clément VIII, qui se trouvent dans Baronius, tom. VI. annal. sur la fin.

ABDEL-MON, cherchez ABDUL-MUMEN.

ABDELQUIVIR, étoit fils aîné de Hascen scherif, ou Mahomet-Ben-Mahomet Numide, natif de la province de Dara. Ce Hascen scherif étoit fort versé dans la philosophie & la magie ; & voulant acquérir du crédit parmi les peuples, se vantoit d’être descendu de Mahomet leur prophéte, & affectoit aussi une grande sainteté de vie. Cet imposteur avoit trois fils, dont Abdelquivir étoit l’aîné. Il les éleva à sa mode, & les ayant envoyés à la Mecque, ils témoignerent à leur retour qu’ils étoient dignes successeurs d’un tel pere : car feignant d’être transportés d’enthousiasme, ils attirerent après eux quantité de monde, desorte qu’il n’y avoit personne qui ne s’estimât heureux de baiser le bas de leur vêtement. Vers l’an 1505 de J.C. & de l’hégire 911, Hascen conseilla aux deux cadets d’aller à Fez, où regnoit alors Mahomet Oataz. Ils y furent assez heureux, l’un pour obtenir une chaire dans le collége de Modarase, & l’autre pour être gouverneur des enfans du roi. Lorsqu’ils eurent acquis quelque autorité, ils s’adresserent au roi, par le conseil de leur pere, & lui demanderent permission de manger avec quelques gardes, & de faire porter avec eux un tambour & une banniere, pour liguer les Mahometans contre les Chrétiens. Mulei-Nacer frere du roi, n’approuva pas ce dessein, mais le roi leur accorda leur demande. Le premier voyage fut heureux, les peuples les suivirent de tous côtés : mais Yahai-Ben-Tafuf, Maure tributaire du roi de Portugal, & ennemi juré des scherifs, leur opposa les Portugais, qui les chasserent. Après divers succès, Abdelquivir fut tué dans un combat devant la ville d’Anega. * Diego de Torrés. Marmol. De Thou.

ABDEMELECH, eunuque Ethiopien, de la maison du roi Sédécias, obtint la délivrance du prophéte Jeremie, que ce prince aveugle avoit fait jetter dans une prison affreuse, pour contenter les ennemis de ce saint homme. Dieu recompensa la générosité d’Abdemelech, & le délivra lui-même des mains des Chaldéens, dont le prophéte avoit annoncé la venue. * Jeremie, c. 38, 39.

ABDEMELECH ou MULEI-MOLUC, dépouillé des royaumes de Fez & de Maroc par Mahomet son neveu, mendia le secours de Selim, empereur des Turcs, pour le recouvrer. Mahomet de son côté implora celui de Sébastien, roi de Portugal, lequel ayant levé une puissante armée, passa en Afrique, & aborda à Tanger le 9 juillet de l’an de J.C. 1578, & de l’hégire 986. La bataille s’étant donnée un lundi 4 d’août 1578, le roi de Portugal disparut, sans qu’on ait pu savoir ce qu’il devint. Les Espagnols ont soutenu qu’il avoit été tué ; d’autres ont prétendu qu’il avoit été fait esclave. Mahomet expira dans un marais, & Abdemelech dans sa litiere. * Petau, Riccioli. Vie de dom Barthelemi des Martyrs, &c.

ABDEMON, jeune homme qui avoit, dit-on, le don d’expliquer les énigmes proposées par Salomon. Ménandre, auteur Grec cité par Josephe, en parle ainsi : Il y eut de ce temps un jeune homme nommé Abdemon, qui expliquoit les songes que Salomon, roi de Jérusalem, lui proposoit. Dion, aussi cité par le même auteur, ajoute qu’Hiram, roi des Tyriens, n’ayant pu expliquer les énigmes qui lui avoient été proposées par Salomon, lui paya une somme très-considérable ; mais que depuis il envoya à Salomon un Tyrien nommé Abdemon, qui lui expliqua, toutes ses énigmes, & lui en proposa d’autres qu’il ne put expliquer. * Josephe, antiq. Judaic. l. 8. c. 2. & l. contre App.

ABDEMON, Tyrien, ami des Perses, se rendit maître de l’isle de Chypre, après qu’Evagoras en eut été chassé : mais Evagoras étant rétabli, Abdemon fut à son tour chassé la seconde année de la XCVII olympiade, 391 avant J.C.

ABDENAGO, c’est le nom que le chef des eunuques du roi Nabuchodonozor imposa à Azarias, l’un des trois compagnons de Daniel, dont nous rapportons l’histoiie à l’article d’Ananias, un d’entr’eux.