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portique sacré de la Mecque, & ce songe lui étant arrivé quatre fois consécutivement, Saad qui se mêloit de vouloir expliquer les songes, lui prédit que quatre de ses enfans jouiroient du califat l’un après l’autre, ce qui arriva dans la suite. Ce prince étoit si grand ennemi de la maison d’Ali, qu’il ne put souffrir que Ferozdac, poëte illustre parmi les Arabes, l’eût loué en plusieurs endroits de ses ouvrages. Abdalmalek régna vingt & un ans, & eut pour successeur son fils Valid, qui fut l’aîné des seize enfans mâles qu’il laissa, dont trois autres, savoir Soliman, Iezid & Hescham régnerent aussi. Il fut enterré hors de la porte de Damas : & l’on remarque sa modération, en ce qu’il ne voulut pas ôter aux Chrétiens une église qu’il leur avoit demandée, & qu’ils lui refuserent. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDALMALEK, fils de Nouh ou Noé, cinquiéme sultan de la dynastie des Samanides, succéda à son pere, & eut à soutenir de grandes guerres contre Rocneddoulah prince de la maison des Bouides. Après plusieurs combats, celui-ci fut obligé de lui payer enfin le tribut de deux cens mille drachmes d’or, qui avoit été autrefois stipulé avec Noé son pere. Sous le regne de ce prince Alpteghin ou Olupteghin, duquel les sultans Gaznevides tirent leur origine, parvint de simple soldat qu’il étoit d’aboid, jusqu’au généralat des armées, & obtint le gouvernement de la province de Khorasan. Abdalmalek regna sept ans, & mourut d’une chute qu’il fit en travaillant son cheval dans le manége, ou, selon quelques-uns, jouant au mail à cheval dans l’hippodrome, l’an 350 de l’hégire, de J.C. 961. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDALMALEK, fils de Nouh, est le second du nom, & le neuviéme ou dernier prince des Samanides. Il succéda à son frere Mansor second du nom, après qu’il lui eut fait crever les yeux, & ôter la couronne par le crédit de deux capitaines Turcs nommés Faik & Tozon qui avoient toutes les forces de l’état entre leurs mains. Cependant Mahmoud fils de Sebekteghin sultan des Gaznevides, ayant appris ce qui s’étoit passé, s’avança avec une puissante armée jusqu’en la province de Khorasan. Faik & Tozon résolurent d’aller au-devant de lui, & de lui demander la paix. Ils menerent avec eux leur roi Abdalmalek, & se tinrent tous deux à ses étriers, marchant à pied pour lui faire honneur. Mahmoud les reçut fort bien, & leur accorda d’abord la paix qu’ils lui demanderent, mais elle ne fut pas de longue durée : car Mahmoud s’étant bientôt brouillé avec eux, il leur fit une si rude guerre, qu’il les obligea de se sauver, l’un dans la ville de Bokhara, & l’autre dans celle de Nischabour.

Abdalmalek, à qui Mahmoud n’en vouloir point, demeura paisible dans ses états sous la protection du sultan ; mais Ilkhan roi du Turquestan, étant entré, sous prétexte de le secourir contre Mahmoud, avec beaucoup de troupes dans ses états, & s’approchant de la ville de Bokhara, qui en étoit la capitale, fut cause de sa ruine entiere. Car Abdalmalek se voyant accablé plutôt que soulagé par un si puissant secours, & n’ayant pas de quoi se défendre contre de si grandes forces, prit la fuite, & alla se cacher dans un endroit retiré de la province. Ainsi Ilkhan se rendit facilement maître de la ville capitale ; & ayant découvert le lieu où Abdalmalek s’étoit retiré, il se saisit de sa personne, & l’envoya prisonnier au château de Dizghend, situé aux extrémités du Turquestan. Ceci arriva l’an 389 de l’hégire, de J.C. 999, année fatale à l’empire des Samanides ; car Mahmoud ayant chassé Ilkhan de la province dont il venoit de s’emparer, s’y établit lui-même & la soumit à sa domination. Abdalmalek n’avoit encore régné que six mois & dix-sept jours, lorsque Mahmoud, fils de Sebekteghin, fit passer ainsi la monarchie des Samanides, qui avoit donné à l’orient de très-puissans & de très-vaillans princes, en celle des Gaznevides, cette même année 389. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDALMALEK ou ABDELMELIK, fils d’Abdallah, surnommé Aladbrami-Alsabri, natif de la ville de Ceuta en Afrique, est auteur d’un commentaire sur le poëme d’Ebn Abdoun. * D’Herbelot, bibliothéque orient.

ABDALMALEKC, cherchez ABDULMALIC.

ABDAL-MUTALIB ou ABDAL-MOTHLEB, fils d’Haschem, fut aïeul de l’imposteur Mahomet. Il laissa un grand nombre d’enfans, dont le dernier fut Abdallah, pere du faux prophéte. On dit qu’Abdal-Mothleb étoit l’homme le mieux fait de son temps. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDALONYME, cherchez ABDOLONYME, prince Sidonien.

ABDALRAHMAN, cherchez ABDERAME I du nom.

ABDALRAIM ALFENDI MEULEVI, est auteur d’un livre arabe, qui contient un formulaire de lettres missives selon le stile des Arabes. Il se trouve dans la bibliothéque du roi, num. 1134. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDALRASCHID, fils du sultan Mahmoud. Ce prince avoit passé la plus grande partie de sa vie en prison ; mais s’en étant sauvé, il fut proclamé sultan des Gaznevides après Ali fils de Messoud son neveu, & fut le septiéme prince de certe dynastie, ou le huitiéme, si l’on compte Mahomet l’Aveugle. Ce fut lui qui donna le gouvernement de la province de Segestan à Togrul, qui avoit été nourri à la cour de Maudoud, fils de Massoud, sultan de Gazna. Ce prince le prit tellement en affection, qu’il lui laissa un pouvoir presque absolu. Togrul abusa de cette facilité, agissant par tout en souverain ; il poussa même l’ingratitude jusqu’à détrôner son maître & son bienfaiteur. Pour faire réussir promptement son entreprise, il vint attaquér Abdalraschid dans sa ville capitale de Gazna. Le prince surpris d’une attaque si imprévue, se retira dans le château avec ce qu’il y avoit de gens auprès de lui. Togrul se rendit maître en peu de temps de la ville, prit le château d’assaut, & massacra impitoyablement le sultan avec ceux de sa famille, à la reserve d’Anca, fille de Massoud, qu’il prit pour femme, & s’empara ainsi de la couronne & des états de ses maîtres. Cet usurpateur fut surnommé par tous les peuples Kafernamet, c’est-à-dire, l’Ingrat ; & sa perfidie fut si odieuse à ses nouveaux sujets, que Kharkhir, qui gouvernoit les provinces des Indes dépendantes de la couronne de Gazna, ayant appris la nouvelle de cette étrange révolution, écrivit si fortement aux grands de cette ville, & même à la princesse Anca, qu’il les souleva contre ce tyran, qui fut peu après mis à mort dans son palais & sur le trône. On fit savoir aussitôt cette exécution à Kharkhir, lequel s’étant rendu à Gazna, fit proclamer, du consentement de tous les principaux seigneurs de l’état, Ferokhzad fils de Massoud échapé à la cruauté du tyran, pour sultan légitime de ce grand empire. Abdalraschid fut dépouillé de ses états l’an 445 de l’hégire, de J.C. 1053 selon Khondemir. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDALSALAM BEN GENGHIDEST AL-GIABALI, natif de Bagdet, & originaire de la province nommée Gebal, étoit philosophe & médecin sous le califat de Nasser. Il fut accusé d’être Motazale, & comme tel on l’emprisonna, & ses livres furent brûlés. Ahmet son petit-fils fut un jurisconsulte célébre, dont nous avons deux livres sur le droit des Musulmans. Il mourut à Damas l’an 847 de l’hégire. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDALSAMAD, oncle des deux premiers califes de la maison des Abbassides, a vécu fort long-temps, & n’est mort qu’en l’année 185 de l’hégire, sous le califat d’Aaron. On dit que ses deux machoires, tant la