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particuliere, qu’ils nomment chaldéenne, bien qu’elle soit fort éloignée du chaldéen : ils s’en servent dans l’office divin, & elle differe de l’ethiopien vulgaire. Alexis Menesès, archevêque de Goa, lequel, en qualité de primat des Indes, prétendit autrefois étendre sa jurisdiction jusqu’en Ethiophie, a accusé les Ethiopiens de judaïser. Cette erreur qui lui est commune avec plusieurs autres savans hommes, est fondée sur ce que ces peuples observent la circoncision ; qu’ils célébrent le samedi aussi-bien que le dimanche, & qu’ils s’abstiennent de manger du sang & des viandes étouffées. Mais ces pratiques ne prouvent pas qu’ils judaïsent ; car la circoncision des Ethiopiens est bien différente de celle des Juifs, qui la regardent comme un précepte, au lieu que les premiers ne la considerent que comme une coutume qui n’appartient point à la religion. Pour ce qui est du samedi, cela n’est point singulier aux Abissins ; toute l’église orientale est dans la même pratique. A l’égard de ce qu’ils ne mangent point de sang ni de viandes étouffées, c’est un reglement du nouveau testament, qui a même été long-temps en usage dans les églises d’occident. D’ailleurs on attribue aux Abissins plusieurs choses qui sont fort éloignées de leur créance. Par exemple, il n’est pas certain qu’ils conviennent avec les Latins, dans la créance que le S. Esprit procéde du Pere & du Fils, & on peut dire qu’en cela ils suivent l’erreur des Grecs.

Auteurs qui parlent de l’Abissinie.

Jean Leon & Marmol, descriptioin d’Afrique. François Alvarez, Baltazar Tellez, Bernard Aldrette, Louis Urretta, Pierre de Mesquitta, Pierre Paëz, Vechiet, Marianus Victor, &c. hist. d’Ethiop. Nicolas Codiho, de rébus Abissin. Damien de Goëz, de moribus Æthiop. Jean-Baptiste Gramaye, Afric. illust. Voyages de Thomas Herbert, de Jean de Barros. Baronius, in annal. Malvenda, de antiq. l. 5. c. 13. Isaac Vossius, de orig. Nili. Ortelius, Sanson, du Val, &c. Geogr. & in tab. géogr. Baudrand, la Martiniere, dict. géogr. Le P. d’Almeïda, Jésuite, hist. de la haute Ethiop. dans le recueil de Thevenot, vol. 4. M. Simon, hist. des religions du Levant. Ludolf. Æthiop. hist. orient, des progrès de l’église catholique en la réduction des chrétiens de saint Thomas. Nicole, perpétuité de la foi.

ABISSUE, fils de Phinées, fils d’Eléazar, fils d’Aaron I. Paralip. 6, v. 4. Un autre fils de Balé, grand pontife des Juifs, fils de Benjamin. * Paralip. 8, v. 4.

ABISTAME ou ABISTAMANES, établi par Alexandre, gouverneur de la Cappadoce, dans le temps que ce prince alloit en Cilicie. * Quint-Curce, liv. 3, chap. 4.

ABITEN ou ABTIN, pere de Feridoun, septiéme roi de Perse, de la dynastie des Pischdadiens, prétendoit tirer son origine de Giamschid, roi de Perse, de la même dynastie. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABIU, ou ABIHU & NADAB, fils aînés d’Aaron, avoient eu le bonheur de monter avec leur pere sur le mont Sinaï, & d’y être témoins de la gloire de Dieu. Depuis ils négligerent de prendre du feu sacré dont Dieu vouloit qu’on se servît pour les encensemens ; & ils remplirent leurs encensoirs d’un feu étranger. Cette désobéissance fut bientôt punie ; ils moururent subitement dans le tabernacle près du mont Sinaï, l’an du monde 2545, & avant J.C. 1490. Moïse fit porter leurs cadavres hors du camp, pour y être enterrés honorablement. Quoique tout le monde pleurât cette mort si surprenante, il défendit à Aaron & à ses deux fils, Eléazar & Ithamar, de la pleurer, afin de faire connoître qu’étant honorés de la dignité du sacerdoce, la gloire e Dieu leur étoit plus sensible que leur affliction particuliere. * Exod. 14. Levit. 10. Joséphe, liv. 3, antiq. c. 9.

ABIUD, fils de Zorobabel, pere d’Eliacim, que S. Matthieu nomme parmi les ancêtres du Sauveur. Matth. ch. 1..Il y en a un autre de ce nom, petit-fils de Benjamin, & fils de Balé. * Paral. 8. v. 3.

ABKOUN, cherchez ABESKOUN.

ABLANCOURT (Nicolas de Fremont d’) cherchez FREMONT D’ABLANCOURT.

ABLANCOURT, cherchez PERROT.

ABLAVIUS ou ABLABIUS, fameux rhéteur, vivoit sous Théodose le jeune, & avoit été disciple du sophiste Troïle. Chrysante, évêque des novatiens à Constantinople, l’ordonna prêtre, & dans cet emploi il publia divers sermons, qui se sont perdus. Il fut depuis evêque des novatiens à Césarée, óù il enseigna en même temps la rhétorique. * Socrate, l. 7, c. 12.

ABLAVIUS ou ABLABIUS, que quelques-uns font Egyptien, mais sans fondement, fut préfet du prétoire sous Constantin le Grand, depuis l’an 326 jusqu’à l’an 337. Il eut beaucoup de crédit à la cour de cet empereur, & se défit de Sopatre son concurrent ; il avoit quelques charges dans l’Afrique dès l’an 314, s’il est vrai que la lettre de Constantin, portant ordre d’envoyer les évêques d’Afrique au concile d’Arles, lui soit adressée ; mais le manuscrit porte le nom d’Ælaphius, qui est plus vraisemblablement Ælianus, alors proconsul d’Afrique, qu’Ablavius. Ce dernier fut consul en 331. Il avoit une maison superbe à Constantinople, qui fut depuis le palais de Placidie, fille du grand Théodose. Constantin le laissa en mourant pour servir de conseil à Constance ; mais cet empereur le déposa aussitôt de sa charge, sous prétexte de céder aux soldats. Ablavius ainsi dépossédé se retira dans une maison de plaisance qu’il avoit en Bithynie, mais il n’y demeura pas long-temps en repos : car Constance lui envoya des officiers de l’armée, qui lui rendirent une lettre, par laquelle il sembloit l’associer à l’empire ; au moins Ablavius se l’étant imaginé, demanda où étoit la pourpre qu’on lui envoyoit ; d’autres officiers entrerent en même temps qui le tuerent. Il semble même qu’il ait été privé de la sépulture. Il laissa une fille nommée Olympiade, fíancée à l’empereur Constant, qui l’éleva & la considéra comme sa femme tant qu’il vécut ; mais ce prince ayant été tué en 350, Constance la maria dix ans après à Arsace, roi d’Arménie. * Eunap. c. 4. Zozime, l. 2. Ammien Marcellin, l. 20. Tillemont, tom. 4 de l’hist. des emp.

ABLAVIUS ou ABLABIUS, avoit composé une histoire des Goths, citée par Jornandès, dans son histoire de rébus Geticis, c. 4, 14 & 13. On ne sait pas le temps auquel il a vécu.

ABLAVIUS MURENA, préfet du prétoire sous Valerien, à qui cet empereur a adressé une lettre, rapportée par Trebellius Pollion, in Claudio, c. 15.

ABLE ou ABEL (Thomas) fut créé bachelier à Oxford, le 4 juillet de l’an 1513, & obtint le degré de maître-ès-arts le 27 juin 1516. On ignore quels titres il a pris en théologie ; il fut dans la suite chapelain de Catherine, femme du roi Henri VIII. Thomas Bouchier, dans son histoire ecclésiastique des martyrs de l’ordre de S. François, loue la science d’Able dans les langues & dans la musique instrumentale. Il donna des preuves de son zéle, lors de la séparation que le roi projettoit d’avec son épouse l’an 1529 & l’an 1530. Il écrivit à cette occasion un traité, De non dissovendo Henrici & Catharinæ matrimonio. On l’accusa l’an 1534, d’avoir eu connoissance de ce qui s’étoit passé avec Elizabeth Barthon de Kent, dite la fille sainte ; & n’ayant pas voulu reconnoître le roi pour chef de l’église, il fut étranglé, écartelé & éventré à Smithfield le 30 juillet 1540. Il y a eu encore un autre Thomas Able, qui a vécu environ un siécle après celui-ci, l’an 1646, & qui a écrit contre la Gangræna de Thomas Edward. * Wood, Athenæ Oxonienses, vol. 1, pag. 54. Supplém. franç. de Basle.

ABLON, village de France, avec un château sur la riviere de Seine, à trois lieues au-dessus de Paris, où les prétendus réformés ont eu pendant quelque temps