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sermonibus analyticis. 3. De sensu & sensibili. 4. Lusus poëtici. 5. La filosqfia intera. 6. Parafrasi di Aristotele. 7. Quelques tragédies. Voila ce qu’on lit dans le dictionaire historique, édition de Hollande 1740. Dans la Bibliotheca Italiana, édition de Venise, 1728, in-4., on cite pag. 130 : Il Diogene accusato, comedia del Caliginoso accademico Gelato ; à Venise, 1598, in-12, & l’on ajoute que cette pièce est de Melchior Zoppio, & qu’elle est en vers. Voyez encore Riccoboni, hist. du théâtre italien.

ZOPYRE, Zopyrus, fils de Mégabyze, & l’un des courtisans de Darius, fils d’Hystaspes, roi de Perse vers l’an 3515 du monde, & 510 avant J.C. se rendit illustre par l’action qu’il fit pour soumettre la ville de Babylone que Darius tenoit assiégée depuis long-temps. Voyant l’opiniâtreté des assiégés, il s’avisa pour les gagner, d’un stratagème qui lui réussit. Il se coupa le nez & les oreilles, & se présenta en cet état aux Babyloniens, qui le reçurent, espérant qu’il se vengeroit d’un si cruel traitement qu’il feignoit avoir reçu de Darius. Ensuite Zopyre fit trois sorties, de la manière qu’il avoit concertée avec Darius, où il eut toujours l’avantage : ce qui porta les Babyloniens à lui confier entièrement la ville, dont il ouvrit les portes à Darius après un siége de 20 mois. * Hérodote, l. j. Justin, l. 1.

ZOPYRE, Zopyrus, citoyen d’Argos, coupa la tête à Pyrrhus, roi d’Epire, lorsqu’il le vit abattu par terre d’un coup de pierre qu’il avoir reçu au pied des murailles d’Argos. On dit que cet Argien lui ayant ôté son casque, se détourna pour ne pas voir le visage de ce roi, dont la majesté lui donnoit de la terreur, & n’osa le fraper que de côté, * Plutarque.

ZOPYRE de Byzance, historien Grec, cité par Plutarque, est peut-être le même qui est allégué dans la vie de Thucydide. Il y a eu aussi un Zopyre d’Héraclée, & un orateur. * Vossius, de hist. Græc.

ZOPYRE, certain physionomiste de profession, assura en voyant Socrate, qu’il étoit homme débauché. Chacun se moquoit de lui ; mais Socrate reconnut la certitude de sa science, & confessa que son inclination l’auroit porté à la débauche, si par l’étude de la philosophie il n’eût corrigé son naturel. * Diogene Laërce. Il y a eu un autre Zopyre, précepteur d’Alcibiade, dont parlent Platon & Plutarque.

ZOPYRION, habile grammairien, fit un dictionaire grec, depuis alpha jusqu’à delta inclusivement. C’est celui qu’on voit au commencement du lexicon de Suidas qui l’a copié. * Joséphe, l. i in Apion.Vossius, hist. Græc.

ZOROANDA, est un lieu dans le mont Taurus, sur les confins de l’Arménie & de la Mésopotamie ou du Diarbek. C’est en cet endroit que le tigre se cache sous terre, & se montre ensuite quelques lieues au-delà. * Pline.

ZOROASTRE, Zoroastres, célèbre philosophe, s’acquit, dit-on, par le moyen de ses prédictions, l’empire des Bactriens, du temps de Ninus, roi des Assyriens. Lorsqu’il fut vaincu, ou par Ninus ou par Sémiramis, on dit qu’il souhaita d’être consumé par le feu du ciel : & qu’il avertit les Assyriens de garder soigneusement les cendres, parceque leur conservation seroit la marque de la durée de leur empire. Ces peuples reçurent cet avis comme un oracle ; & après que Zoroastre eut été foudroyé, ils eurent un très-grand soin de ses cendres, qu’ils conserverent jusqu’à la destruction de leur empire. * Eusebe, in prœp. evang. Pline, l. 30, c. i. Samuel Bochart, geogr. sacra. Suidas. Naudé, apologie des grands hommes accusés de magie. Th. Stanleius, philos. orient, l. i.

Comme il y a eu plusieurs personnes du nom de Zoroastre, & que les temps ausquels ils ont vécu, ne sont pas assez connus, on les a confondus les uns avec les autres. On tient que le premier & le plus cé-


lèbre a été roi de la Bactriane, & qu’il fut défait par Ninus. On dit des merveilles de sa sagesse, de sa science, & des prodiges qu’il a faits ; & on le fait auteur de la philosophie des Perses, qui s’appeloit Magie parmi eux. Platon parle de Zoroastre comme de l’inventeur de cette science parmi les Perses, & remarque qu’il étoit fils d’Oromaze. Eubulus, cité par Porphyre, lui attribue l’institution des mystères de la déesse Mithra. Eudoxus & Hermippe, allégués par Pline, disent qu’il a vécu six mille ans avant Platon. Mais Ctésias, qui avoit rapporté l’histoire de Zoroastre, assuroit qu’il vivoit du temps de Cyrus ; & c’est ce qui a fait distinguer à Arnobe deux Zoroastre. Eusebe fait Zoroastre aussi ancien que Ninus ; & S. Epiphane dit qu’il a vécu du temps de Nembrod. Il a été appelle par les Perses Zarades, & par les Grecs Zoroastre. On donne plusieurs significations à ce nom. Quelques-uns disent qu’il signifie en grec un astre vivant ; d’autres le fils d’un astre ; & d’autres le contemplateur des astres. Tout ce qu’on dit de l’ancien Zoroastre, a paru fabuleux à quelques-uns ; parceque Diodore de Sicile témoigne que le roi de la Bactriane, qui combattit contre Ninus, s’appeloit Oxiastre. Il y a beaucoup d’apparence qu’il y a eu autrefois parmi les Perses un homme de ce nom, qui a été l’auteur de leur magie. On dit que Zoroastre avoit composé quantité d’ouvrages. Hermippus assure qu’il avoit écrit deux millions de vers. Suidas rapporte les titres de quelques-uns de ses ouvrages ; savoir, quatre livres de la nature ; un livre des pierres précieuses ; & cinq livres de prédictions agronomiques. Eusebe cite dans le premier livre de sa préparation évangélique un passage de Zoroastre, tiré d’une histoire des Perses, où il est parlé des attributs de Dieu ; mais il est visible que c’est l’ouvrage d’un Platonicien, même chrétien. Synésius cite des oracles de Zoroastre sur les songes, qui ont été imprimés l’an 1538 & l’an 1595, avec les notes de Psellus & de Pléthon. Il est encore visible que ces oracles sont tirés des écrits des nouveaux Platoniciens. * Du Pin, dissert. prélim. sur la bible, & biblioth. univers des hist. prof.

ZOROBABEL, de la maison des rois de Juda, étoit fils de Salathiel, & fut nommé Sesbasar à la cour de Cyrus, roi des Perses. Après la captivité des Juifs, il fut chef de ceux qui retournèrent en la Judée sous ce prince, & commença à rebâtir le temple l’an du monde 3 500, & 535 avant J. C. Les Samaritains empêchèrent cet ouvrage, qui ne s’acheva que sous Darius Hystaspes, Zorobabel qui étoit connu de ce prince, vint à la cour, & obtint tout ce qu’il voulut pour le bâtiment du temple, qui fut achevé vingt ans après. La dédicace s’en fit solennellement vers l’an 3520 du monde, & 515 avant J. C. On ne sait pas quand Zorobabel mourut, il est différent d’un autre, fils de Phadaïa. * Joséphe, l. ii antiquit. Torniel, A. M. 3472, num. 3 ; 3530, num. i ; 3532, num. 4.

ZOROYS, étoit femme de Mahomet Boabdelin, dernier roi des Maures de Grenade. Voyant son mari, & les principaux officiers de sa cour, qui faisoient éclater leurs gemissemens & leurs plaintes, pendant qu’on leur crevoit les yeux par ordre de Ferdinand d’Aragon : Pleurez comme des femmes, leur dit-elle, puisque vous n’avez pas su combattre comme des hommes.

  • Pierre Matthieu hist. Henr. IV.

ZOSIME, pape, Grec de nation, à ce qu'on croit, succéda au pape Innocent I, le 18 mars de l’an 417. Célestius, disciple de Pelage, qui avoit été condamné dans le synode de Carthage, assemblé l’an 412, & qui avoit appelle de ce jugement au saint siége, vint à Rome au commencement du pontificat de Zosime, pour prévenir en sa faveur l’esprit de ce nouveau pape, en le faisant juge de sa cause. Zosime