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assembla un fy’node dans l’église de S. Clément, r)our examiner les chefs d’accusation qu’on avoir formés contre Céleftius. Il se fie informer de la qualité’ des accusateurs, qu’il trouva être deux évêques mal ordonnés, chaftes de leurs évêchés, & séparés de la communion des autres, & qui disparurent de Rome lorsqu’ils s’y virent connus, au lieu de poursuivre leur accusation. En même temps Céleftius lui préfenta une profession de foi qui n’étoit pas entièrement exemte d’erreur ; mais comme il y déclaroit qu’il se fou mettoit sans réserve, & qu’il ajoura encore de vive voix qu’il condamnoit tour ce que les çvêques d’Afrique avoient condamné, Zofime crut devoir ^ ufer d’indulgence i’son égard. Il ne voulut pas néanmoins abfoudre Céleftius, sans en écrire aux évêques d’Afrique- Quelque remps après il reçut une lettre de Praïle, évêque de Jérusalem, favorable à Pelage & à Céleftius. Sur ce témoignage * il en écrivit une féconde aux évêques d’Afrique, par laquelle il déclara Pelage 8c Céleftius. innocens. Les évêques d’Afrique, touchés de la prévention de Zofime, lui écrivirent pour le détromper. Zofime étant revenu de fa prévention, fit citer Céleftius, pour venir condamner nettement les erreurs qui lui étoient imputées ; mais Céleftius n’ofa comparaître, 8c s’enfuit même de Rome. Alors Zofime confirma le jugement rendu par son prédécelTeur Innocent j contre Pelage & Céleftius, 8c écrivit sur ce sujet une lettre aux évêques d’Afrique, qu’il publia en Italie. Zofime eut un autre différend avec les évêques des Gaules, sur la contestation qui étoit entre les églises d’Arles 8c de Vienne, touchant le droit de métropole sur les provinces Viennoife &c Narbonnoife. Il se déclara en faveur de Patrocle, évêque d’Arles, à qui il adjugea les droits de métropole, avec des privilèges particuliers. Il eut enfin un troisième démêlé avec les évêques d’Afrique, touchant l’appellation du prêtre Apiarius, qu’il fou tenoit valable, contre le droit que les Africains prétendoient, de juger les clercs 8c même les évêques en dernier relïbrt. Il mourut le x6 décembre de l’an 41 S. Ou a de ce pape treize épîtres écrites avec beaucoup de vigueur 8c d’autorité. Boniec

face I lui succéda. * Epiftola Zqflmi, S. Auguft. contra duas cpïjlolas Pelagian. I. 1, c. 3 . JDe peccato origïnali, c. 17 ; /. i, in Julicuu c. 4 j /. 6, c 1 1 j epijl. 44 & 209. Marius Mercator, in commonitor. adveff. Intref. Pdag. Anastase, in Zvfim. Baron, in annal i Louis Jacob, bibL pont. Du Pin, hiblioth. des auteurs eccléfiajliques du V siécle. Bailler, vies des faines, jl 6 décembre, jour auquel on fait mémoire du pape Zq/îme.

ZQSIME, sophiste 8c rhéteur, natif de la ville d’Alexandrie en Égypte, étoit attaché particulièrement aux opinions de Platon j 8c commença de se faire connoître par la vie de ce philosophe qu’il mit en lumière. Il entreprit ensuite d’autres ouvrages de physique, qu’il continua par ordre alphabétique en 28 livres, & qu’il donna au public, après les avoir adrelTés à fa fecur Théofébie, qui étoit très-savante. On croit qu’il vivoit vers l’an 300 avant J. C. & 50 ans ou environ après Platon. * Conrad. Gefn.

ZOSIME ou XOSIME, femme de Tigrane, roi d’Arménie, fut menée en triomphe devant le grand Pompée. * Plutarque, vie de Pompée.

ZOSIME, historien Grec, comte 8c avocat du fife, vivoit du temps de Théodose le Jeune, vers l’an 410 de J. C. & écrivit une histoire des empereurs en 6 livres. Le I qui comprend la fuite de ces prin-r ces, depuis Auguste jusqu’à" Probus, 8c qui alloit autrefois jusquà Dioclétien, est extrêmement abrégé. Les cinq autres font-plus étendus, sur-tout dans ce qui regarde le temps de Théodose le Grand, 8c de ses enfans. Zofime n’a pas vécu au-delà du fécond ilége qu’Alaric mit devant la ville de Rome* D’ail- :

leurs nous n’avons que le commencement du VI livre j car la fin ne se trouve plus. Sigonius foutien’t que Zofime avoir fait un septiéme livre j mais c’est contre le sentiment de tous les critiques. Photius vante son rtyle ., 8c ajoute que son histoire sembloit être un abrégé de celle d’Eunapius, excepté les endroits qui regardent Stilicon, que ce dernier diffamoit, au lieu que Zofime le défend contre Olympius, qui fut cause de fa ruine. Quoi qu’il en soit ; cet historien eût acquis plu§ de louange, s’il eût eu. plus de modération, Mais il est animé d’une haine fi ouverte contre les chrétiens, qu’il ne peut s’empêcher de la rendre senfible, eo parlant des princes qui les ont favorites. Entr autres ., il traite fort mal Constantin le Grand. Leunclavius a tâché de défendre cet historien, dans une apologie qu’il a publiée* pour lui, à la rête de la traduction de son histoire. *. Evagre, hist. ecclés. Photius, in bibL Yoffius, de hijïl l. 2., c. 2.0.

ZOSIME i évêque de Naples, obtint cette dignité par les brigues d’Urface & deValens, tous deux cvêques^de la baffe Pannonie, qui avoient fait exclure Maxime, pour n ayoir pas voulu fou se rire au conciliabule de Rimini, l’an 359. Pour punition, Dieu voulut que toutes les fois qu’il entreprenoit de faire les fonctions épiscopales, fa langue lui forcît de la bouche jusqu a la racine, &c devînt paralytique. Ce châtiment le fit rentrer en lui-même, & lui fit abandonner le siége qu’il oeenpoit injustement. * Baronius.

ZOSIME de Gaze ou d’Afcalon, autrement Zosime Ascalonite, vivoit du temps de l’empereur Anastase, au commencement du VI e siécle j 8c étoit en grande réputation pour tout ce qui regarde les ; belles lettres. Il fit un livre par ordre alphabétique v qui contenoit tous les termes de rhétorique, qu’oit trouve dans le di&ionaire de Suidas j 8c il avoir aussi composé des commentaires sur Démosthène & sur Lyfias, comme nous l’apprenons de Suidas.

ZOSIME, excellent fohtaire, vivoit dans le VI 6 siécle, 8c vers Pan 527, dans un monastère situé au bord de la rivière du Jourdain. La coutume de ce monastère étoit, que tou^ ceux qui y demeuraient, en sortoient tous les ans au commencement du carême, pour entrer dans le désert, 8c y palTer les jours qui précédent la pâque, dans les exercices les plus laborieux de la pénitence. Zofime foitit avec les autres ; 8c après avoir fait vingt journées de chemin 4 s’arrêtant en un endroit pour faire fa prière, il crut voir le fantôme d’un homme qui commença a fuir.-Après qu’il eut long-temps couru, il connut que c’étoit une femme, qui étoit sainte Marie Égyptienne s grande péchereflTe j 8c une des grandes pénitentes dé* l’église. Lorsqu’il l’eut jointe, ils se mirent enfemblé en prières, 8c Zofime vit Marie la pécheresse élevée en l’air. À ce fpeèbacle, il tomba par terre comme mort. Marie le releva, 8c le pria de venir l’année fuivante sur le bord du Jourdain, la nuit du jeudi art vendredi faiht, pour lui apporter la sainte Eucharistie» Il revint l’année suivante dans ee désert j au joue arrêté entr’eux, apportant la sainte Eucharistie dans un petit calice, & s’avança sur les bords du Jourdain, où il arriva le premier. Peu de temps après lui,arriva Marie Égyptienne j marchant sur les eaux de ce fleuve, comme sur la terre ferme. Il la communia, * & la pénitente se retira aufïîtôt. Zofime retournant l’année suivante au même endroit où il avoit vu cette illustre pénitente ^ la trouva morte, & ces paroles écrites sur la terre : Abbé Zofime, enfeyélis le corps dé la misérable Marie ; mais comme il n’avoir point d’inftaument propre à faire de fofle, 8c qu’il étoit fi foible, qu’il ne pouvoir presque se remuer, — un grand lion fortit d’un endroit du désert, 8c étant venu proche du corps de la sainte, commença à lécher fés

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