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Page:Moréri - Grand dictionnaire historique - 1759 - vol. 10.djvu/939

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ZUR

de rémifïïon de ses vœux le 17 juin 16 6 5. Deux ouvrages de fa piété imprimés en allemand, /’//-4, répandirent au dehors la bonne odeur de ses vertus : on connoît ces ouvrages fous les titres de Spiritus duplex humilitatis & obedientia, per varias exhortation es prafentatus j & de Conciones panegyriço-moralcs. Son mérite l’éleva d’abord à la charge de secrétaire général de fa congrégation en Suille j puis à la dignité d’abbé de Mûri en 168$. Occupé des devoirs de fa prélature, il rétablit son église avec magnificence, réédifia les bâtimens de l’abbaye, Se il en accrut les domaines par les fruits d’une sage économie. Il acheta en 1693 la seigneurie de Sandegg, & celle d’Epithaufen en 1698. La haute confédération dont l’abbé de Mûri fouilloit, lui

valut, de la part de l’empereur Léopold I, la qualité de prince du saint Empire Romain, & aux aînés de fa maison celle de maréchal héréditaire des princes de Mûri : le diplôme daté de Vienne est du

10 décembre 1701. Ces marques d’honneur ne diminuèrent rien des foins de Placide de la Tour touchant {on abbaye : il ajouta à ses premières acquittions en 1706 les terres de Glatr, de Dieiïen, d’Ettenfée Se d’Egeftai. Par tant de bienfaits son monastère le mit au rang de fécond fondateur. Plein de jours Se de mérite il est mort à Sandegg le 14 septembre 1723, âgé de 78 ans, ayant gouverné son monastère 3 9 ans Se demi, Se exercé un grand nombre d’années les fonctions de visiteur de route la congrégation de S. Benoît en Suifle. Son corps repofe dans l’église abbatiale de Rheinaw, près de Gérold de la Tour-Zur-Lauben, abbé, I du nom j Se son cœur dans l’église de Mûri ; on voit dans l’une Se dans l’autre deux mausolées élevés à fa mémoire, le premier par les foins de son frère puîné Gérold, abbé,

11 du nom, & par les religieux de Rheinaw j & le fécond aux dépens de l’abbaye de M un,

ZUR-LAUBEN (Gérold II du nom) abbé & feigneur de Rheinaw, fils du baron Beat- Jacques I de la Tour-Châtillon-Zur-Lauben, Se de Marie-Barbe de Réding de Biberegg, né à Bremgarten le 2 août 1 649, Se baptisé fous le nom de Conrad, reçut celui de Gérold le jour de ses vœux dans l’abbaye de Rheinaw, ordre de S, Benoît, en Turgovie, le 1 5 novembre 166 ^ j prêtre le 2 3 septembre 1 6"7 5, depuis secrétaire général de la congrégation Bénédiétine dç SuhTe, ensuite abbé de Rheinaw le 6 février 1697, gouverna 3 9 ans cette abbaye avec la réputation de doite théologien, de saint religieux Se de sage prélat. Il est regardé le fécond fondateur de cette abbaye,, l’ayant rebâtie à neuf & considérablement augmenté ses revenus. Plein d’un saint zèle de religion il fit revivre l’ancienne discipline dans son monastère. Il fut visiteurdetout l’ordre de S. Benoît en Suide après la mort de son frère Placide, abbé de Mûri, il mourut à Rheinaw j âgé de S 6 ans, le 18 juin 1735, Son corps repofe dans cette église abbatiale près de celui de son frçre l’abbé Se prince de Mûri, avec une épi ta p h e.

ZURICH, ville & canton de SuifTe ^ tient le premier rang entre les treize cantons confédérés. Cette ville est fort ancienne, Se est appeliée par les auteurs Latins Tigurum. Les habirans de Zurich se joignirent aux Cimbres du temps de Marins, consul Se général des Romains, l’an 652. de Rome, Se 102 avant J. C. mais ils furent vaincus par ce général. L’empereur Charlemagne fit bâtir la grande église de Zurich, 8c Ton y voit encore la statue de ce prince. Dans la fuite, cette ville devint’ impériale, Se fut soumise à la jurifdiétion de deux abbayes j l’une d’hommes, Se l’autre de femmes 5 mais dans le XIV e siécle, elle fesoua le joug des ecclésiastiques, pendant la difeorde des papes Se des empereurs. L’an J351 „ elle se ligua avec les quatre cantons d’Un,

Schwirs, Underwald ëe Lu.cer.ne, qui avoient été k-st premiers à fecouer le joug de la maison d’Autriche s pour se mettre à couvert des violences 4e Conradin, duc de Souahe. Les autres cantons s à cause de fa. grandeur Se de fa puissance j lui donnèrent le premier rang dans leur assemblée : privilège dont elle a toujours joui depuis. Cette ville est. encore renommée ; par les hommes de lettres qu’elle a produits, par le nombre de ses citoyens, par son territoire Se Fétendue de son canton, Se par les biens dç ses habitons,

  • Caîfar, in comment.

JÇjÎ DEMIE DE ZVRICH.

Zurich a produit beaucoup de savans. L’histoire littéraire de Zurich imprimée dans le Mercure Suif» se, année 1735, s’étend beaucoup sur cet article, Se rapporte bien des c ho ses curieuses. On y conviens que pour trouver quelque chose de satisfaisant sur ce sujet, il faut commencer cette histoire au (iécle de Charlemagne, que les Zurichois regardent cpmrng le fondateur de leur académie. Cet empereur orn^ Zurich de beaux édifices en 763. Il fie achever l’églife cathédrale, il l’enrichit, Se confirma les privi-r léges des chanoines qu’il combla de biens. Il ordonna enrr’autres, que dix-huit frères ou chanoines de Zurich vivans fous une même règle Se discipline, secoureroient le peuple en Huit muant dans la foi chré» tienne Se catholique, Se qu’ils, travailleroient à (q procurer de bons fuccçifeurs. On en conclut que ces chanoines devoienrélever la jeunefTe, l’instruire» U former aux lettres & aux bonnes mœurs. Et voila ^ ajoute-t-on, l’origine d^ l’académie de Zurich ou du collège Çarolin que l’on rapporte à l’an 810. Quoi qu’il en fbit de l’origine de ce collège, il brilla peu depuis l’an 810 jusqu’en 1 200. L’éclat fut plus grand dans le XIII e siécle. L’administration de l’académie, fut confiée dans ce siécle à quatre personnes principales, lefcholarque ou reéteur^ le chancre ou maître de musique, le bibliothécaire Se le ragent. Le fçholarque présidoit sur les cjaifes Se inftalloit en chacune I9 régent le plus convenable. Il pouvoir defljtuer les régens infidèles à leur devoir. Ceux-ci, par ordonnance du chapitre s étoient obligés de payeraient recteur chacun quatre marcs d’argent par année ; mais ce tribut ne dura que trois ans. Le chapitre aiîîgna à ce principal une pension qui se prenoir sur les biens ecclésiastiques. Le premier fcholarq ne fut Bcrchtol, chanoine de Constance & de Zurich. II fut élu en, 1 271. Par son rentament il légua à ses fuccefieurs. une maison commode, qui exilte, dit-on, encore, Se que l’on nomme la maison du fcho largue < La di^nitç de fcholarque a fubfifté jiifqu’au temps de la réformation introduite par Zmngle. Le premier çhantrç que l’on connoître est Conrad de Mur, qua le prévôt Se le chapitre élurent en 1259. C’étoit un hommç savant pour son siécle, 11 avoit écrit un Traité des Sa* cremens j la vie des papes • un ouvrage sur la foblç héroïque j un dictionnaire ; l’éloge de l’empereur Ro. dolphe de Hapsboiirg, qui leconfidéroit, &e. L’emploi de bibliothécaire ne confieroit alots qu’à fournie Se à conserver les livres qui servoient à l’autel & an chœur. Ce bibliothécaire étoit aussi chargé de la garde de ce que le chapitre avoit déplus précieux. Les fondions des régens, fui van t les ordonnances drefTées par Rodolphe de Wartenfée, étoient d’en/èigneraux clajfes j & aux en/ans de chœur, à lire & à chanter. On ignore quel étoit le nombre des régens, Depuis l’an 1300 jusqu’en 14.00, l’ignorance domina. Elle étoit caufée, dit-on, parles lichettes & l’oisiveté deg chanoines, qui enivrés de leur autorité Se de la fplen* deur qui les environnoit, abandonnoient les foins de l’académie. Malléolus, chantre de Zurich, qui écrivoit en 1452, se plaint amèrement de cet étn de parefte & d’ignorance qui avoit fait BH fi grand tore Tome X< Partie II. L ï)