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a l’académie. Il dit entr’autres, que depuis îa more de Conrad de Mur, c’est-à-dire, depuis l’an i 28 i, jusqu’à l’an 1452, il ne s’étoit trouvé personne dans tout le clergé de Zurich qui eût fait le moindre écrit digne d’être tranfmis à la postérité. Cependant l’auteur de l’histoire que nous fuivons, dit que le temps qui s’est écoulé depuis l’an 1400 jusqu’à la réformation, fait honneur aux chanoines & au collège de Zurich : que dès le commencement de ce siécle ou peu après, les chanoines cultivoient les sciences Se les fa vans j qu’ils attiraient les doctes étrangers ; qu’ils fréquentoient les autres académies, Se que ceux-ci étoienc récompensés par des pen fions ou autrement. Les patriciens & les nobles se firent honneur de cultiver la littérature. Les nonces du pape ayant fixé leur résidence à Zurich, exckoient la jeunefle à l’étude des belles lettres, honoroient les difputes de leur présence j Se distribuoient au nom des ducs d’Urbin Se de Florence, une pension annuelle de cinquante florins du Rhin aux étudians de Zurich qui alloient dans l’université de Pife. Encre les savans qui contribuèrent le plus dans le temps dont il s’agit j à faire refleurir l’étude, un des plus connus est Félix MalUolus, chantre de l’église de Zurich. On peut voir la lifte de Ces ouvrages dans Gesner. Les étrangers fréquentoient beaucoup alors l’académie de Zurich, Se plusieurs fixèrent leur séjour dans cette ville. On compte, entre les étrangers qui firent dans ce siécle beaucoup d’honneur à l’académie de Zurich, Matthieu S ’hinner, qui fut depuis cardinal & évêque de Sion : c’est celui que l’on nomme le cardinal de Sion. Ce prélat vie avec peine la religion prétendue réformeee s’introduire à Zurich fous les auspices du fameux Zuingle, qui fut professeur & fcholarque de l’académie de cette ville. C’étoit un homme très-savant : fa vie Se ses ouvrages font connus. Il eut pour fuccefîeur en 1523 Léon de Juda, qui avoit beaucoup d’érudition, & qui mourut en 1542. L’académie de Zurich eut de son temps des hommes célèbres par leur science, entr’autres, Jacques Céporinus qui y enseigna l’hébreu Se le grec ; Conrard Pellican qui lui succéda dans la chaire de profelTeur en hébreu ; Rodolphe Collinus qui eut la chaire de grec, Se plusieurs autres. Il y eut des professeurs en tout genre de littérature, entr’autres pour l’écriture-sainte, la théologie, les langues, toutes les parties de la philosophie, l’histoire, &c. On y en feignoit pareillement les mathématiques, le droit, la médecine, &c. Pour mieux régler cette académie, cY donner plus d’ordre aux études de la jeune/Te, on la divisa en deux collèges. Le premier fut appelle le collège des humanités, & on y aflîgna quatre professeurs. Le premier des quatre devoir enseigner la langue latine Se le grec. Le fécond étoit chargé de traiter de la rhétorique Se de la logique. Le troisième en feignoit les principes de la religion, & le quatrième la langue hébraïque. De ce collège des humanités j les étudians pafioient au collège apériteur, auquel on réferva le titre de collège Carolin ou de Charkmagne. C’est dans celui-ci que l’on enseigna les plus hautes sciences j Se depuis ce temps-là il y a toujours eu des professeurs pour l’ancien Se le nouveau testament 3 pour l’hébreu & le grec, pour les lieux communs Se systêmes de théologie 3 pour la controverse en un mot pour tout ce qui peut contribuer à rendre une académie très-glorifiante. On peut voir dans l’histoire de cette académie, cirée au commencement de cet article, les noms Se l’abrégé de la vie de ceux qui y ont profefle, ou à qui la direction en a été confiée jusque vers la fin du XVII e siécle. Beaucoup de ces savans ont leurs articles dans ce dictionnaire. Dans le tome VII du recueil de pièces publié par M. Jean-George Scelhorn, fous le titre de Amœnitates littcrar’tA, à on a inféré une longue dissertation sur divers

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monumens découverts aux environs de Zurich en 1724 : Commentùitio in antiqua monuments in agro Tigurino anno 1724 cruta. Cette dissertation occupe les 74 premières pages du recueil cité, & est ornée de quelques gravures qui représentent quelques-uns de ces monumens. Il y a beaucoup d’érudition dans cette pièce, qui est de M. Jean-Jacques Breitinger, de Zurich. Dans le tome IX des Amœnitates, Sec. est un supplément à cette dissertation, pag. Hii 6suivantes.

ZURICH (Le lac de) l’un des plus grands lacs de la Suifle j est presque tout entier dans le canton de Zurich, qu’il sépare vers le midi oriental de celui de Schwits. Sa longueur est d’environ lune lieues ; mais il n’en a pas deux de large. La rivière de I.immat le traverse dans toute fa longueur, Se on lepafle à Ruperfchv/est ^ sur un pont de 1S50 pas de long.* Mati, dicl.

ZURICHGOW, étoit anciennement l’une des contrées du pays des Helvétiens, prenoit son nom des Tiguriens qui l’occupoient, Se renfermoit toute la partie de la SuifTe, qui est entre le Rhin, le Limmat, 6c cette partie du Mont-Jura, qui s’étend depuis le confluent du Limmat Se de l’Aar, jusqu’au Rhin. * Baudrand, dicl.

ZURITA (Jérôme) cherche^ SUR1TA.

ZUROBARA, ville de la Dacie, est aujourd’hui, félon quelques-uns, Témefwar, dans la haute Hongrie. Zurobara fut autrefois prise par l’empereur Trajan, sur Décébale, qui en étoit roi. * Pcolémée Niger, Sec.

ZURZACH, bourg de la SuifTe ., sur le Rhin, dans le bailliage de Baden, Se dans le diocefe de Confiance, est célèbre, à cause de deux foires qui s’y tiennent tous les ans, Se qui attirent quantité de marchands j non-seulement de la Suifle &c de l’Allemagne, mais aussi de la France. Il y a aussi une riche abbaye de Bénédictins, fondée par les rois de France de la féconde race, que l’on nommoit Carlovingiens* Se qui fut cédée à l ’évêque de Confiance l’an 1 2 5 1.

  • Jof. Simler, defcripùo Helvetiœ.

ZUSKI ouBASILOWITZ, Knez, c’est-à-dire, seigneur, de la cour deMoscovie, reconnoissant la fourbe de l’imposteur Griska, qui avoit usurpé le titre de grand-duc, parla à quelques autres seigneurs, qui écoutèrent ses avis, Se conspirèrent avec lui pour faire périr ce faux Démétrius. Mais après que la conspiration eut été découverte, Zuski fut condamné a la mort, qu’il ne fourfrir pas, parceque sur le point de l’exécution j le grand duc lui envoya fa grâce. Quelque temps après, ne pouvant foufîrir l’usurpation de Griska, il assembla chez lui plusieurs Knez Se Bojars, Se les engagea à fecouer le joug de cer imposteur. Pendant la cérémonie des noces de ce prince, fâchant qu’il étoit ivre Se endormi dans son château, Se que ceux de fa compagnie n’étoient pas en état de faire beaucoup de résistance, Zuski fit fonner le tocfin sur le minuit, Se entra à la tête des conjurés dans le château, où ils tuèrent d J abord les gardes Poionoifes. Après avoir forcé les portes, ils se jetrerenc dans la chambre du grand duc, qui se sauva en fautant par la fenêtre 5 mais Zuski l’ayant pris, lui fit donner un coup de piftolet dans la tète. Cette entreprise ayant fi bien réufli, les seigneurs Se le peuple élurent Zuski grand duc, & le couronnèrent le premier juin 1606. Mais à peine étoit-il monté sur le rrône, qu’un autre imposteur lui en difpura la poffeflîon. Il s’appeloit Knc~ Gregori Schacopski. Il croie produit par un Polonois nommé Grégoire Schacopski ’, Se prit le nom de Démétrius, voulant taire accroire qu’il étoit le grand duc, que l’on croyoit avoir été tué, Se qu’on avoir pris un autre pour lui ^ pendant qu’il se fauvoit. Un troisième faux Démétrius parut dans le même temps, Se s’aida de la même împollurc,