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Page:More - L’Utopie, trad. Stouvenel, 1842.djvu/278

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de plier et de fuir, après avoir perdu tout espoir ; or, il est constant qu’à l’heure où l’ennemi se ruait au meurtre et au pillage, la médiation des prêtres suspendit le carnage, sépara les combattants, et parvint à faire conclure et régler la paix à des conditions raisonnables. Jamais, dans ces contrées, il n’y a eu de peuple assez farouche, assez cruel et barbare pour n’avoir pas respecté les prêtres d’Utopie comme un corps inviolable et sacré.

« Les Utopiens célèbrent une fête les premiers et derniers jours du mois et de l’année. Ils partagent l’année en mois lunaires et la mesurent par la révolution du soleil. Ces premiers et derniers jours s’appellent cynemerne et trapemerne dans la langue utopienne, noms qui reviennent à peu près à ceux de primifête et finifête.

« L’on peut visiter en Utopie des temples magnifiques, d’une riche structure et d’une étendue capable de contenir une immense multitude, ce qui était nécessaire à cause de leur petit nombre. Une demi-obscurité y voile