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Page:More - L’Utopie, trad. Stouvenel, 1842.djvu/288

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ne pas s’inquiéter de la dot de sa fille ; mais d’être sûr et certain de l’existence et du bien-être pour soi et pour tous les siens, femme, enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, jusqu’à la plus longue postérité dont un noble puisse s’enorgueillir ?

« La république utopienne garantit ces avantages à ceux qui, invalides aujourd’hui, ont travaillé autrefois, aussi bien qu’aux citoyens actifs capables de travailler encore.

« Je voudrais que quelqu’un ici osât comparer avec cette justice la justice des autres nations. Pour moi, que je meure, si je vois chez les autres nations la moindre trace d’équité et de justice.

« Est-il juste qu’un noble, un orfèvre, un usurier, un homme qui ne produit rien, ou qui ne produit que des objets de luxe inutiles à l’état, est-il juste que ceux-là mènent une vie délicate et splendide au sein de l’oisiveté ou d’occupations frivoles ? tandis que le manœuvre, le charretier, l’artisan, le laboureur, vivent dans une noire misère, se procurant à peine