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NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.

l’origine même de l’ouvrage, et l’explication des sentiments et des principes que l’auteur y a déposés.

L’Utopie, n’étant encore que manuscrit, fut communiquée à plusieurs savants, qui la reçurent avec bonheur, comme une primeur littéraire de haute qualité. Pierre Gilles, ami de l’auteur, l’avait reçue directement de lui, quelque temps avant le 1er novembre 1516 ; il s’occupa bientôt après de la faire imprimer à Louvain, en ajoutant au texte original l’alphabet utopien, un fragment de la langue utopienne et des notes en marge. Cette édition, qui est certainement la première, parut vers la fin de décembre 1516, suivant Panzer et Brunet.

Henri Hallam, dans son histoire littéraire de l’Europe (XVe, XVIe et XVIIe siècles), affirme qu’une édition de l’Utopie avait paru à la fin de l’année 1515. Cette assertion nous semble inconciliable, soit avec les faits, soit avec les épîtres qui accompagnèrent l’apparition de cet ouvrage.

La deuxième édition est celle de Bâle, imprimée par Jean Froben, l’an 1518, 1 vol. in-4o. L’on y trouve les deux livres de l’Utopie, six épîtres latines, les exercices (progymnasmata) de Thomas Morus et de William Lelly, une pièce de vers grecs de Melanchton, adressée à Érasme, les épigrammes de Thomas Morus et d’Érasme, et des gravures en bois dont deux ont été faites sur les dessins d’Holbein. La bibliothèque de la ville de Bordeaux possède un exemplaire de cette édition, exemplaire qui a servi à rédiger cette traduction nouvelle.

L’Utopie, dès qu’elle fut publiée, obtint un succès prodigieux ; elle excita comme un tumulte d’enthousiasme