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UTOPIE DE THOMAS MORUS

leurs défiances, ajoute-t-il, donnons-leur communication des premiers mots de l’énigme ; laissons même chez eux une partie du butin, nous la reprendrons facilement après l’exécution complète du projet. »

« L’autre conseille d’engager des Allemands ; un troisième d’amadouer les Suisses avec de l’argent. Celui-ci pense qu’il faut se rendre propice le dieu impérial, et lui faire une de l’or en expiation ; celui-là, qu’il est opportun d’entrer en arrangement avec le roi d’Aragon, et de lui abandonner comme un gage de paix le royaume de Navarre, qui ne lui appartient pas. Un autre veut leurrer le prince de Castille de l’espoir d’une alliance, et entretenir à sa cour des intelligences secrètes, en payant de grosses pensions à quelques grands seigneurs.

« Puis vient la question difficile et insoluble, la question d’Angleterre, véritable nœud gordien politique. Afin de parer à toutes les éventualités, on arrête les dispositions suivantes :

« Négocier avec cette puissance les conditions de paix, et resserrer plus étroitement les