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LIVRE I.

liens d’une union toujours chancelante ; lui donner publiquement le nom de meilleure amie de la France, et, au fond, s’en méfier comme de son plus dangereux ennemi.

« Tenir les Écossais toujours en haleine, ainsi que des sentinelles d’avant-poste attentives à tout événement, et, au premier symptôme de mouvement en Angleterre, les y lancer à l’instant comme une armée d’avant-gardeK.

« Entretenir secrètement (à cause des traités qui s’opposent à une protection ouverte) quelque grand personnage en exil, l’encourager à faire valoir des droits sur la couronne d’Angleterre, et, par là, mettre en échec le prince régnant dont on redoute les desseinsL.

« Alors, si, au milieu de cette royale assemblée où s’agitent tant de vastes intérêts, en présence de ces profonds politiques concluant tous à la guerre, si moi, homme de rien, je me levais pour renverser leurs combinaisons et leurs calculs, si je disais :

— « Laissons en repos l’Italie, et restons en