Page:Moreau, Daverne - Manuel pratique de la culture maraichère de Paris.djvu/117

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heures du soir, selon les saisons. Le maître et la maîtresse, les enfants, la fille et les garçons à gages mangent ensemble à la même table. Le respect et la décence y sont rigoureusement observés ; jamais on ne profère aucun propos équivoque ou inconvenant devant les enfants ; aussi les garçons contractent-ils l’habitude d’être réservés dans leurs paroles et s’abstiennent-ils des excès que l’on blâme avec raison chez les ouvriers des autres classes. Le maître ne prend jamais un ton de hauteur sur ses garçons, il se rappelle qu’il a été garçon lui-même. Son autorité ne se fait remarquer que dans la direction des travaux et pour que chaque chose soit faite à propos.

Nous ne connaissons pas de rivalité jalouse ; nous ne connaissons qu’une vive, une louable émulation ; nous nous portons réciproquement un véritable intérêt, une amitié franche.

Trop nombreux pour nous réunir tous ensemble, chaque année, pour fêter notre patron saint Fiacre, nous nous divisons en plusieurs confréries. Au moyen d’une cotisation, chaque confrérie fait orner et décorer son église. Le parfum des fleurs s’y mêle à celui de l’encens. On chante une messe en musique ; le prêtre appelle les bénédictions du ciel sur les travaux des jardiniers.

Après la cérémonie de l’église, chaque confrérie se réunit à un banquet, souvent suivi d’un bal, mais qui cesse aussitôt l’heure du départ pour la halle.