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SUR LA MALADIE DE M. SASSINOT

Directeur du petit séminaire de Meaux.


L’abîme du malheur s’entr’ouvre sous nos pas.
Referme-le, grand Dieu, ne nous y plonge pas !
S’il faut une victime à ta juste colère,
Je suis prêt à mourir pour sauver notre père.
Tu voulais le frapper, mais arrête un moment,
Daigne m’immoler seul à ton ressentiment.
Quoi donc, tu punirais ton ministre fidèle,
Lui qui pour ta grandeur est enflammé de zèle ?
Laisse-le vivre encor ; hélas ! s’il n’était plus,
Qui pourrait nous frayer le sentier des vertus ?
Qui saurait, comme lui, de tes livres sublimes
Imprimer dans nos cœurs les divines maximes ?
Qui pourrait, en deux mots, y faire chaque jour
Croître de plus en plus le feu de ton amour ?
Daigne être enfin touché de ma persévérance ;
Au nom de Jésus-Christ, j’implore ta clémence.


SUR LA MORT DU MÊME.


Mes yeux sont dessillés, et je voie, sans nuages.
Je vois l’Êtres uprême, à qui tout rend hommage.
Je le vois sur un trône élevé dans les cieux.