Aller au contenu

Page:Moreau - Petits contes à ma soeur - 1896.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

puis à Poitiers et à Blois, où elle fut conduite quelque temps après, de longs interrogatoires sur l’authenticité de sa mission divine. Tous l’abordaient pleins de doute et de défiance, et la quittaient touchés et convaincus. Un carme lui demandait un signe de sa mission : « Vous l’aurez bientôt, dit-elle, par la levée du siège d’Orléans ». Ce qui contribuait beaucoup à inspirer de la confiance dans les paroles de Jeanne, c’est que, suivant une prophétie de l’enchanteur Merlin, le royaume de France devait être sauvé par une bergère sortie, dit le texte magique, du Bois Chevelu ; or, il existe une forêt de ce nom auprès de Domremy.

Le siège d’Orléans par les Anglais attirait alors tous les regards. Cet épisode de la guerre avait soulevé dans les cœurs français quelque chose de plus amer que l’indignation naturelle aux victimes d’une invasion. Le duc de la ville assiégée avait été fait