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Page:Moreau - Petits contes à ma soeur - 1896.djvu/62

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prisonnier par les Turcs à la bataille de Nicopolis. Livré par les vainqueurs aux Anglais, et prisonnier à Londres depuis cette époque, il avait fait observer au duc de Glocester, régent d’Angleterre, qu’il y aurait lâcheté et félonie à attaquer des domaines dont le seigneur n’était pas là pour les défendre. A cette réclamation naturelle, suivant les idées chevaleresques de l’époque, le régent répondit par la promesse solennelle de faire respecter les États du captif ; et cependant les Anglais pressaient le siège d’Orléans, d’après les ordres de Bedfort, régent de France pour l’Angleterre, et sous le commandement immédiat de Talbot, l’un des plus braves et des plus habiles capitaines de l’armée anglaise. Ce manque de foi avait fait bondir d’indignation le duc de Bourgogne lui-même, et se jeter dans les rangs français, où le repentir le ramena plus tard. Orléans se défendait bien. Les habitants, pour concentrer leurs forces et leur désespoir dans les murs, et pour ne pas laisser à l’ennemi