Page:Moreau - Petits contes à ma soeur - 1896.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cheval, il souffla ces trois mots à l’oreille de Jeanne : Dieu, honneur et patrie. « Oh ! vous êtes un grand clerc, dit-elle ; il me semble que je n’ai plus de mal ! » Et bientôt elle put entendre le cri des chariots de l’armée anglaise qui s’en allait : le siège d’Orléans était levé !

Nous ne dirons rien de la bataille de Patay, de la prise de Jargeau et de Troyes, grands événements militaires qui précédèrent le sacre de Reims, et où Jeanne, comme partout, veilla et conduisit les Français sous son étendard. La répétition de tous les coups d’épées qu’on échange, de tous les flots de sang qui coulent n’aurait pas été pour vous, ma sœur, un spectacle attrayant, et Jeanne d’Arc elle-même avait hâte d’en détourner les yeux.

Plus tard, comme elle insistait auprès du roi Charles VII pour qu’il allât se faire sacrer à Reims, s’apercevant qu’il hésitait à suivre ses conseils, : « Je ne durerai qu’un an ou