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lé Stenson et Wigelius par sa force et sa souplesse, la jeune fille causa une grosse joie à Dolbret en lui disant :

— J’ai découvert quelque chose ; laissez-moi faire et vous ne le regretterez pas.

— Comme je vous en suis reconnaissant, mademoiselle, et comme en même temps j’en suis peiné.

— Ce n’est pas joli de votre part.

— Oui, je regrette que ce ne soit pas moi qui travaille pour vous.

— Vous revenez toujours au même point.

— Vous ne devez pas m’en vouloir de désirer faire quelque chose pour vous ; n’en êtes-vous pas digne de toutes manières ? Malheureusement je ne puis rien, et il n’y a rien de triste comme de vouloir se dévouer à ceux qu’on aime et de s’apercevoir que non seulement on ne peut rien pour eux, mais qu’on a besoin d’eux.

— Vous êtes sombre aujourd’hui, monsieur Dolbret, la conspiration ne vous vaut rien.

— Ne raillez pas, Miss Mortimer, vous ne comprenez pas quel bonheur ce serait pour moi de vous être bon à quelque chose, vous ne pouvez le comprendre, ou plutôt vous ne voulez pas le comprendre, car je ne me résigne pas à croire que vous ne seriez pas touchée de ce qu’on fait pour vous ; acceptez mes services de bon cœur.

En ce moment, le Dean arrivait vers eux, tout souriant. S’adressant à Miss Mortimer, il lui dit :

— Mademoiselle, vous viendrez sans doute au bal costumé ?

— Oui, monsieur, si vous voulez bien m’y conduire.