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— Enchanté, enchanté, dit le Dean.

Se tournant vers Dolbret :

— Je n’invite pas monsieur le docteur, attendu qu’il ne sa mêle pas beaucoup

— Pardon, monsieur le Dean, reprit Dolbret, je ferai exception pour le bal.

— Vraiment ? enchanté, enchanté…

— Oui, je me costumerai de fameuse façon. Vous verrez.

— Tant mieux, tant mieux.

Et il partit, la bible sous un bras et Miss Berthe à l’autre.

En s’en allant, Miss Mortimer se retourna et montra à Dolbret le volume de Shakespeare.

« Ma foi, se dit Pierre, tout le monde s’en mêle de cette conspiration, puisqu’il y a conspiration. Maintenant, il faut que je voie José et que nous nous entendions pour ce soir. Pourvu toutefois que l’évêque vienne chez le Dean. Ils doivent avoir bien des choses à se dire au sujet de leurs missions et de leurs ouailles ».

La journée se passa sans incident. Il y avait un peu plus d’agitation que de coutume à cause des préparatifs du bal. Ce n’était pas une mince affaire que de trouver un costume, avec les ressources que peut fournir une garde-robe de voyage. Quant à Dolbret il ne songeait même pas au sien ; pourtant il avait promis quelque chose de nouveau. Vers huit heures du soir, il se retrouva dans la cabine avec ses deux amis. Stenson s’amusait à empiler les dollars qu’il avait gagnés au pari sur la course du bateau ; il y en avait peut-être deux cents…

— Vous me croirez si vous voulez, docteur,