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Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/12

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tains voyages, puis des panoplies, des étoffes des Indes, du Japon. Dans un coin, sur le plancher, se cachait à moitié un vase énorme en cuivre ajouré, souvenir d’une excursion à Timgdad, la romaine ; à mi-hauteur d’homme, des poignards aux manches étrangement travaillés étaient accrochés, et, sur de petites tablettes en porphyre du Labrador, des fétiches en malachite de la Colombie-Anglaise faisaient leur sempiternelle grimace. Au centre se trouvait un bureau en bois précieux, un pur chef-d’œuvre de l’ébénisterie moderne, un ingénieux alliage des vieux styles et de la mode du jour ; c’était une sorte de table longue aux coins artistement arrondis, supportée, en avant, par des bacchantes aux torses sculptés dans le vif du bois de rose. Les papiers s’y entassaient dans un fouillis de crayons de fantaisie, de plumes aux manches de santal ou d’ébène, de presse-papiers en cristal.

Pendant que Dolbret repaissait ses yeux de ces merveilles, l’employé, qui venait d’entrer, donnait les lettres à signer. Le directeur lui demanda de nouveau :

— Est-ce tout ?

— Non, encore une chose.

— Je n’ai pas le temps, je n’ai que celui de vous recommander monsieur Dolbret, un garçon très intelligent qui veut faire fortune dans le commerce en commençant comme nous autres. Employez-le comme vous l’entendrez d’ici à mon retour dans deux mois.

— Et à propos de ce kaki ? nous n’en avons pas, et la demande est forte.

Dolbret les interrompit :

— Pardon, si vous voulez bien me le permettre,