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— Voyez-vous ça, Polson, voyez-vous cette tache ?

Le Dean prit le livre, le regarda attentivement, puis :

— Une tache d’encre ? Rien d’extraordinaire à cela.

— Rien d’extraordinaire ? mais vous badinez.

— Une tache d’encre est une tache d’encre, et voilà tout.

J’en conviens, mais je vous prie de remarquer une chose, c’est que cette tache est précisément sur la première page de la lettre du docteur Aresberg, que la lettre n’est dans la bible que depuis mon départ de Boston, que la tache n’y était pas auparavant, lorsque Ascot m’a remis la lettre ; que je n’ai pas écrit une seule fois avec une plume depuis mon départ et que, par conséquent…

— Et que ? dirent les trois autres, haletants.

— Et que la tache a dû être faite par une autre personne. Ceci peut tout perdre.

— Mais, dit Polson, cela ne peut toujours par faire disparaître le trésor.

— Non, dit l’évêque, dont les yeux lançaient des flammes, mais si quelqu’un a notre secret, il ira trouver le Portugais, il lui donnera la lettre et pour le récompenser, Mortimer lui donnera les millions.

— Que faire ? dit le Dean.

— Si j’avais su que vous ne la garderiez pas mieux que ça, dit Ascot, vous n’auriez jamais eu cette lettre. Il ne fallait pas se donner tant de mal pour en arriver là. Il faut savoir immédiatement comment il se fait que cette tache soit là, sur la marge de la première page.

— Comment faire ? dit l’évêque.